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- Lutte ouvrière n°1878
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Dans les entreprises
35 heures : Rafale d'attaques patronales sur le temps de travail
Après le chantage de la direction de Bosch à Vénissieux pour imposer à ses salariés de passer aux 36 heures... payées 35, il n'aura pas fallu longtemps pour que d'autres entreprises s'engouffrent dans la brèche.
Aujourd'hui, il faut ajouter Doux en Bretagne, SEB dans les Vosges, Cattinair dans le Doubs qui remettent en cause les accords sur les 35 heures. Et d'autres seraient à venir selon la presse.
Dire comme on l'a entendu (y compris dans la bouche de certains responsables syndicaux) que ces sacrifices sont inévitables pour éviter des licenciements est inepte. Car il s'agit en fait d'une véritable offensive du patronat sur les salaires des travailleurs, en augmentant le temps de travail sans augmenter les salaires. Les licenciements, eux, servant de moyen de chantage.
Bosch ne s'est pas caché, à travers cet "accord", de vouloir diminuer ses coûts salariaux de 15 à 20%, sans pour autant cesser de faire planer la menace de 110 suppressions d'emplois. Doux, lui, en même temps qu'il remet en cause les 35 heures, prévoit la suppression de 304 emplois. Quant à SEB, la direction dit clairement que pour elle l'accord des 35 heures ne valait qu'avec les subventions de l'État et que les subventions arrivant à leur terme, l'accord n'est plus valable.
Les 35 heures, nombre de travailleurs les ont déjà payées assez cher par l'introduction de la "flexibilité" dans beaucoup d'entreprises et par une "modération salariale", tandis que le patronat, lui, était largement dédommagé par les allégements de cotisations sociales. Mais aujourd'hui, le patronat, tenant pour acquis la "flexibilité", veut revenir sur la petite compensation que les travailleurs avaient dans la réduction du temps de travail.
Il n'y a pourtant aucune raison pour que les travailleurs fassent sans cesse des concessions pour satisfaire la soif de profits des patrons.