Pour justifier la participation des troupes britanniques aux côtés des États-Unis lors de la dernière guerre du Golfe, le Premier ministre Tony Blair s'était grandement appuyé sur des rapports de ses services secrets concernant des armes de destruction massives qu'aurait détenues Saddam Hussein. Blair avait alors affirmé que l'Irak avait la capacité de déployer de telles armes en moins de 45 minutes; de même qu'il avait la capacité de produire en quantité des armes biologiques du type bacille du charbon, botuline, aflatoxine et autre ricine.

Ce n'était là évidemment que des justifications fabriquées de toute pièce pour tenter de convaincre la population britannique du bien-fondé de la guerre contre l'Irak. Mais depuis, malgré le passage au peigne fin du pays, aucune arme de ce type n'a pu être découverte.

Le gouvernement britannique se devait donc de trouver une explication crédible à sa propagande éhontée menée avant le conflit, qui puisse pour le moins blanchir les plus hauts responsables et en particulier Blair lui-même. Ainsi, le 17 juillet dernier, a été publié un nouveau rapport, le quatrième du même genre. Pour donner toute crédibilité aux conclusions du rapport, la commission avait à sa tête un lord, elle comprenait un diplomate de carrière, un ancien chef d'état-major et des députés conservateurs et travaillistes. Il fallait au moins cela pour blanchir à nouveau le Premier ministre, après plusieurs tentatives infécondes.

Comme on pouvait s'y attendre, toutes les erreurs seraient imputables aux services secrets britanniques: "manque de rigueur", "de clarté", "de prudence", "renseignements défectueux", "sources peu fiables"... Et voilà le glorieux MI6 de Sa Majesté réduit au rang d'agents triple zéro!

Toutes ces fausses justifications et autres contorsions mensongères pourraient prêter à rire, si derrière il n'y avait pas une guerre meurtrière contre tout un peuple