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- Lutte ouvrière n°1877
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Dans les entreprises
Chez Doux commme à Bosch : Un même chantage patronal
Le patron de l'entreprise Doux, numéro un européen de conditionnement de volailles, voudrait, à l'instar de Bosch, revenir sur "l'accord 35 heures", augmenter le temps de travail, supprimer des jours de RTT. Cela toucherait 3500 salariés sur les 13000 que compte le groupe, dont 6500 en France. Chez Doux, la direction ne se donne même pas la peine de menacer de délocalisation. Elle demande la signature des syndicats, car la loi l'y oblige, sinon elle menace d'appliquer le minimum prévu par la loi Aubry.
Les syndicats disent que le groupe Doux se porte bien, qu'il a bénéficié de 50 millions de subventions dans le cadre des 35 heures et que le patron veut simplement éviter de payer des heures supplémentaires, donc exactement comme chez Bosch, faire travailler plus longtemps pour le même salaire.
Dans la foulée, bien des patrons tenteront sans doute d'imposer des sacrifices supplémentaires aux salariés en invoquant les mêmes prétextes, et ce n'est pas le gouvernement qui les en dissuadera. Le ministre Bussereau, interrogé sur France Inter, a beau dire qu'en France, il ne s'agit pas du tout d'un chantage, comme en Allemagne, il fait simplement la preuve que c'est avec le soutien du gouvernement que ces patrons mènent de nouvelles attaques contre leurs salariés.
Il ne faut pas être spécialement perspicace pour voir que les patrons veulent conserver tout ce qui les favorise dans la loi Aubry, en particulier la flexibilité, le calcul du temps de travail effectif (sans les pauses), les subventions, et modifier le reste, c'est-à-dire supprimer les RTT et diminuer les salaires.
Contrairement à ce qu'ils essaient de nous faire croire, rien n'oblige les patrons à faire travailler plus les salariés et à diminuer les salaires, hormis leur volonté de faire toujours plus de profit.