Aides aux familles modestes23/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1877.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aides aux familles modestes

Les mauvais coups de l'été

Au moment même où Douste-Blazy s'en prend de front à l'assurance-maladie, le gouvernement, beaucoup plus discrètement, rogne sur toute une série d'aides pour les familles modestes. Sous prétexte, là aussi, de "réformer" l'allocation logement, le gouvernement avait en mars annonçé une "hausse" de celle-ci (1,2% à Paris et 2,5% en banlieue), mais notoirement insuffisante par rapport à la flambée des loyers. En juillet, le gouvernement profite des décrets d'application des mesures prises en mars pour abroger, en douce, un article du code de la Sécurité sociale qui régit toute une série d'aides familiales, qui n'ont rien à voir avec l'aide au logement.

Ainsi, à compter du 1er juillet, les familles qui font garder un enfant de moins de 7 ans, ne pourront plus déduire 762 euros des revenus déclarés à leur CAF. Leurs ressources étant augmentées d'autant, elles risquent de ne plus toucher les aides versées en fonction des revenus du foyer, comme l'allocation de logement familial, l'allocation de rentrée scolaire, l'allocation parent-jeune enfant ou encore le complément familial. Pour la CAF seules 6000 seraient concernées mais l'association Union des familles en Europe estime ce chiffre très sous-estimé et déclare que "le gouvernement organise avec minutie le dépouillement des familles". Et elle a bien raison, car un autre décret d'application annonce que les frais de garde des enfants à charge ne pourront pas être déduits des ressources prises en compte pour le calcul de l'aide personnalisée au logement (APL), versée sous conditions de ressources aux locataires d'un logement social ou étudiant. Le secrétaire d'État au logement, Daubresse, donne le chiffre de 130000 personnes ainsi exclues de l'APL. Le même ose parler avec cynisme d'une "mesure d'équité".

Le gouvernement avec les recalculés ou avec les prestations familiales des mères isolées et en grande précarité avait déjà procédé de la sorte, des mesures soi-disant techniques entraînant des conséquences dramatiques pour des centaines de milliers de personnes. Il utilise les mêmes méthodes pour les aides familiales et profite de l'été pour faire ses mauvais coups contre les plus modestes.

Partager