La Courneuve (93) : Le sous-préfet de Seine-Saint-Denis supprime les subventions d’une association de quartier15/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La Courneuve (93) : Le sous-préfet de Seine-Saint-Denis supprime les subventions d’une association de quartier

AFRICA, association située au milieu de la «cité des 4000» à La Courneuve en banlieue parisienne, y mène depuis près de 17 ans des activités d'accompagnement scolaire, de cours d'alphabétisation, de permanence d'écrivain public. Mais c'est aussi une association qui lutte au jour le jour contre les préjugés racistes et sexistes, accueillant tous les habitants du quartier quelles que soient leurs origines, quelle que soit leur confession, et qui développe chez les enfants de la cité le sens de la solidarité et de l'entraide.

AFRICA lutte aussi, et c'est dans la logique de sa vocation, contre la montée de l'intégrisme, et constitue un soutien important pour toutes les jeunes filles qui cherchent à vivre librement, en se débarrassant des tutelles de la religion, qui refusent le port du voile imposé.

C'est parce qu'elle a pris position contre la guerre en Irak et en faveur du peuple palestinien que le sous-préfet a décidé de couper la part des subventions qui sont de son ressort. Lors d'une entrevue avec des représentants de l'association, il leur a déclaré: «Vos prises de positions (politiques) me sont indifférentes, je veux simplement qu'il n'y en ait plus»! Le même sous-préfet vient d'ailleurs de couper les subventions à l'association de chômeurs APEIS de Stains car elle avait parlé du «maquignon Raffarin» dans un tract.

Mais c'est justement parce que l'État, dont le sous-préfet est un représentant, n'assume pas ses responsabilités dans les quartiers populaires que l'existence de ce genre d'associations est aussi vitale.

Une pétition a été lancée qui a déjà recueilli 1300 signatures. L'association a aussi reçu le soutien de personnalités comme la féministe Gisèle Halimi ou le militant anti-raciste Maurice Rajfus.

Et, comme disent les militants: «AFRICA continuera à agir dans les cités, pour que les gens qui y habitent puissent avoir un soutien pour s'en sortir, pour qu'ils ne soient pas coupés de la vie en société, pour qu'ils soient chaque jour davantage intolérants aux idées racistes, sexistes et xénophobes, et ceci, d'où qu'elles viennent!»

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