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Dans les entreprises
Exide-Nanterre (92) : Prendre son temps ça paye
La CEAC à Nanterre est une usine de batteries automobiles qui fournit Peugeot et Renault. Cette usine appartient au groupe américain EXIDE, premier producteur mondial de batteries. Ce trust mène une opération de restructuration à l'échelle mondiale. Il y avait 250 ouvriers il y a deux ans à l'usine de Nanterre. La production a diminué petit à petit de près de la moitié.
Depuis des mois les bruits couraient sur le rachat du terrain par la municipalité. Une quarantaine d'ouvriers âgés de plus de 58 ans sont partis fin mai en licenciement négocié.
Le 28 juin, la direction annonçait l'arrêt de la production pour mars 2005.
Le lendemain de l'annonce de la fermeture, personne ne pensait plus à travailler. Ce n'était que discussions et regroupements! Une délégation a réclamé une prime de préjudice de 300 euros par mois jusqu'à la fermeture: l'équivalent de ce que nos collègues des autres usines avaient obtenu il y a huit ans.
Le délestage s'est organisé: chaque jour nous fixions le nombre de batteries par équipe à ne pas dépasser. Les intérimaires, nombreux dans l'usine, n'ont pas fait preuve d'un zèle excessif pour rattraper le retard.
Le lendemain, tous les ouvriers sont montés reprocher au directeur d'être un super-menteur. Il y a encore quelques mois, ce «capitaine du navire», comme il aime à s'appeler, nous promettait encore dix ans de travail. Aujourd'hui, 15 jours avant les congés, il sort de son carton un plan de fermeture. Plus d'un a vidé son sac.
Au bout de dix jours à ce régime, vendredi 9 juillet, le patron a fini par céder le principe d'une prime de production de 300 euros brut, mais avec une condition de production minimale.
Nous sommes conscients d'avoir fait reculer le patron même si ce n'est qu'un début. Mais l'accord écrit tarde à venir. Et surtout il nous reste à obtenir des indemnités de licenciement ou de mutation qui permettent à chacun de s'y retrouver financièrement.