Assurance maladie : Racket sur les malades15/07/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/07/une1876.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Assurance maladie : Racket sur les malades

Les députés ont adopté l'article du projet de loi sur l'assurance maladie instituant une «participation forfaitaire» des malades, non remboursée, pour chaque acte médical, consultation, radio, prise de sang, etc., pour permettre, a dit le secrétaire d'État à l'Assurance maladie, une «prise de conscience» et une «responsabilisation» du patient. «La santé n'a pas de prix mais elle a un coût», a-t-il ajouté.

C'est si vrai que les dépenses de santé sont déjà payées à hauteur de près de 11% par les ménages, ce qui est considérable comparé à la part que l'État prend en charge: 1,2%! Mais la participation forfaitaire, c'est une charge supplémentaire que le gouvernement entend faire supporter aux mêmes.

Il s'agirait, pour l'instant, d'une participation de 1 euro. Mais cette somme n'est pas inscrite dans le projet de loi: elle sera précisée par décret ultérieurement. Car évidemment la loi laissera toute latitude aux gouvernements pour l'augmenter dans l'avenir.

Certes, quelques personnes en seront exonérées, comme les femmes enceintes, les bénéficiaires de la CMU, les enfants de moins de 16 ans. Et pour les autres le gouvernement consent à mettre un plafond à ce qui peut ainsi être extorqué aux patients. Mais le secrétaire d'État fixe le plafond bien haut, puisqu'il estime que «la juste mesure devrait se situer vers 50 euros»! Juste mesure pour qui? Pour les 2 millions de personnes qui hésitent déjà à se soigner parce que, ne bénéficiant pas d'une couverture complémentaire, elles ne peuvent supporter les frais qui resteraient à leur charge? La nouvelle mesure ne peut qu'aggraver la situation.

Alors ce sont les gouvernants qu'il faudrait d'urgence «responsabiliser», afin qu'ils acceptent que l'État paye sa part des dépenses de santé, ce qui permettrait d'améliorer l'offre de soins pour tous, tout en augmentant la couverture médicale de la population laborieuse, au lieu de faire l'inverse.

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