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- Lutte ouvrière n°1874
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SNCF - Gare du Nord (Paris) : - Ils voulaient qu'on paye pour venir travailler !
La SNCF a confié la gestion de certains de ses foyers à Orfea, sa nouvelle filiale (50% Accor, 50% SNCF). Jeudi 24 juin, la direction SNCF de la gare du Nord à Paris a annoncé, lors de la réunion des délégués du personnel, qu'elle allait désormais faire payer l'utilisation des foyers passés à Orfea au personnel roulant, conducteurs et contrôleurs.
Cette mesure concerne de nombreux roulants qui peuvent habiter la région d'Amiens, l'Oise ou la Seine-et-Marne et qui sont obligés de venir dormir en foyer à Paris la veille de leur prise de service, quand ils embauchent particulièrement tôt. D'autres, dont le train qu'ils ont assuré est arrivé en retard, se retrouvent bloqués le soir en gare et peuvent dormir au foyer.
Ce sont donc ces acquis de longue date que la SNCF voulait remettre en cause en prétendant nous faire payer une somme de l'ordre de 25 euros la chambre!
Payer pour venir travailler, ils ne manquent pas d'air! La direction menaçait par la même occasion la sécurité des circulations, car s'il faut aller dormir n'importe où, dans n'importe quelles conditions, pour assurer son premier train du matin, la vigilance ne sera pas au rendez-vous! Tout cela pour mieux engraisser sa nouvelle filiale semi-privée Orfea et, à travers elle, le groupe privé Accor! Et cette décision menaçant le personnel roulant de Paris-Nord est une décision nationale, avec extension à tout le territoire au fur et à mesure du passage des foyers au privé.
Cette annonce a provoqué un véritable tollé. Tous les collègues roulants de la région (Oise, Bourget, Mitry) en ont été aussitôt informés et en 24 heures un préavis de grève reconductible a été déposé par l'ensemble des syndicats, du vendredi 2 juillet à 12 h au samedi 3 juillet à midi, pour l'ensemble des conducteurs et des contrôleurs de la région de Paris-Nord. Ce préavis coïncidait avec celui de nos collègues de l'EEX (accueil, guichets) contre les menaces de sanctions qu'ils ont reçues après avoir débrayé pour défendre un CDD. Ce qui faisait pour la période de début juillet des préavis de grève pour les agents d'accueil, les agents commerciaux, les conducteurs et les contrôleurs.
La direction a dû sentir le vent tourner car, cinq jours après l'annonce, le 29 juin, elle annonçait qu'à Paris-Nord aucun agent de conduite n'aurait à payer sa chambre pour les nuits précédant des prises de service en extrême matinée, ou suite à des fins de service d'extrême soirée.
La pression collective a payé. Il reste à vérifier que ce recul concerne aussi tous les personnels roulants de la région.