Douste-Blazy ne manque pas de santé25/06/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/06/une1873.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Douste-Blazy ne manque pas de santé

L'objectif du gouvernement, avec son projet de loi sur l'assurance maladie, est que les salariés et les retraités acceptent de payer plus, et que les malades acceptent d'être moins remboursés. Par voie de conséquence, de plus en plus nombreux seront ceux qui renonceront à se soigner. Cinq millions de personnes n'ont pas de couverture maladie complémentaire, dont la moitié pour des raisons financières. Et nombreux sont ceux qui renoncent d'ores et déjà à une consultation chez le dentiste, l'ophtalmologiste ou même le généraliste.

Les 10 milliards d'euros que Douste-Blazy veut économiser sur les remboursements et les cinq milliards d'euros de recettes supplémentaires qui vont être mis essentiellement à la charge des salariés et des retraités ne peuvent que renforcer encore les inégalités devant la maladie.

Les leçons de morale du gouvernement sont d'autant plus choquantes que celui-ci ne propose qu'une augmentation dérisoire de la contribution patronale. La contribution sociale de solidarité, la C3S, passera de 0,13% à 0,16% du chiffre d'affaires, rapportant moins de un milliard de recettes nouvelles.

D'autre part, le gouvernement reconnaît que, "en lieu et place de l'État", l'assurance maladie "supporte des dépenses qui ne relèvent pas stricto sensu de ses missions", qu'elle "doit faire face à des exonérations de cotisations patronales qui ne font pas l'objet d'une compensation dans leur intégralité", qu'elle "prend en charge les dépenses de santé liées à la consommation excessive de certains produits alors qu'elle ne bénéficie pas des recettes fiscales correspondantes (droits sur les alcools par exemple)." Mais il se garde bien d'annoncer que désormais l'État paiera ce qu'il doit et que les dizaines de milliards d'euros qui sont ainsi en jeu vont retourner à l'assurance maladie, épongeant ainsi définitivement le déficit. Non, il a le culot d'annoncer qu'il "souhaite mettre un terme au débat" sur ce sujet "par un transfert de recettes fiscales de l'État à la Sécurité sociale pour un montant d'un milliard d'euros"! C'est vraiment très loin de faire le compte!

Alors, que le gouvernement balaye d'abord devant sa porte. Au lieu de jeter l'argent par les fenêtres pour se payer des publicités nous exhortant "à adopter de nouveaux comportements", qu'il commence donc, lui, par en adopter de nouveaux: cesser de puiser dans les caisses de l'assurance maladie et de mentir aux assurés sociaux.

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