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- Lutte ouvrière n°1870
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Dans les entreprises
Arc International Arques (Pas-de-Calais) : Profits pour le patron, pertes pour les salariés
Le patron et propriétaire de la verrerie Arc International (plus de 10000 travailleurs), Philippe Durand, a annoncé que, pour la première fois depuis 1961, l'entreprise n'avait pas fait de bénéfices en 2003, mais une perte de 36 millions d'euros... Cependant, les 42 années de profits réalisés sur l'exploitation de milliers de salariés ont permis à la famille Durand de figurer au palmarès des grandes fortunes.
Cela n'empêche pas le patron de déclarer, non sans emphase, qu'il faut "s'adapter ou mourir". Il a été plus avare d'autres chiffres, pourtant intéressants: combien les achats de quatre entreprises de négoce en Grande-Bretagne, en Espagne, aux États-Unis, effectués cette même année, ont-ils coûté? À combien se sont montées les mises en place d'usines en Iran, en Chine? À ce propos, il n'y a pas la transparence du cristal mais l'opaque secret des affaires. Et c'est tout aussi vrai pour le montant du projet d'achat en France du groupe de distribution Fliba (plus de 600 salariés) déjà très avancé.
Bref, entre les pertes annoncées et les acquisitions réalisées, il ne fait pas de doute qu'Arc International s'est encore beaucoup enrichi l'an passé. L'annonce des pertes a pour fonction de faire peur aux travailleurs, pour qu'ils acceptent de voir leur niveau de vie et leurs conditions de travail empirer. En 2003, la masse salariale n'a augmenté que de 1%. Et les patrons trouvent que c'est encore trop. Les salaires sont bloqués depuis la signature de l'accord RTT en 2000. La prime de productivité, qui était jusqu'alors de 10% du salaire, a été quasi nulle en 2003. Pour les trois premiers mois de 2004, cette prime n'a été que de 1,43% du salaire.
Durand a eu le culot de dire que "le Français perd le goût du travail", tout en répétant que son objectif est de "maintenir les emplois" dans la région de Saint-Omer. Le patron veut mettre aussi en place le projet Arcodev, qui vise à faire intervenir dans les usines d'Arc d'autres entreprises, qui pourraient utiliser les installations et employer les travailleurs. Ce serait l'externalisation des salariés concernés et une façon de supprimer des postes de travail.
Pour les patrons, la situation est prospère, quoi qu'ils en disent.