Clermont-Ferrand : Droite ou gauche, tous au service de Michelin20/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1868.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Clermont-Ferrand : Droite ou gauche, tous au service de Michelin

En visite à Clermont-Ferrand, Sarkozy a visité d'abord l'usine Michelin de Ladoux.

Le ministre des Finances a passé la brosse à reluire aux cogérants, René Zingraff et Edouard Michelin: "C'est pour le bien des peuples que les usines Michelin se développent. Ce chef d'entreprise a beaucoup de mérite en gagnant des parts de marché."

Sarkozy ne semble pas imaginer que c'est en exploitant plus de 100000 salariés que Michelin accumule les profits, et cela d'autant plus qu'une partie de ses usines sont dans des pays aux salaires très bas, avec des législations sociales au rabais.

À propos de la délocalisation et des suppressions d'emplois en ce moment en Auvergne, région de Thiers et de Vichy, Sarkozy s'est contenté d'affirmer: "Ce n'est pas une fatalité".

Il en a remis une couche devant les étudiants de l'école nationale des impôts.

Enfin au Zénith -l'une des grandes réalisations dont Giscard est si fier, ce qui ne l'a pas empêché d'être battu aux récentes Régionales- devant 500 patrons auvergnats, ce zélé ministre était tout fier d'être "au contact des forces vives". Et de souhaiter qu'on aide encore et toujours les entreprises et que l'on ouvre les commerces le dimanche.

En fait de "forces vives", on a vu de nombreux CRS bloquer les boulevards pour le cortège. Et lorsque le régisseur du théâtre municipal, voyant défiler à toute allure les motards entourant le ministre leur fit un bras d'honneur, il fut immédiatement arrêté par la police et gardé à vue pendant des heures au commissariat.

Pendant ce temps au Zénith se déroulait aussi une remise de coupes aux patrons "les plus méritants". C'est le vice-président communiste du Conseil régional qui a remis le trophée du super leader à Michelin en lui déclarant: "C'est l'image de Michelin et de ses collaborateurs qui est récompensée. Le Conseil régional souhaite aller encore plus loin avec Michelin."

Ce qui signifie que ce Conseil régional de gauche, présidé par un socialiste, s'apprête à accorder encore des subventions, tout comme son prédécesseur de droite, Giscard.

Et tout cela au moment où l'on apprend qu'Edouard Michelin est le second patron le mieux payé de France, avec 4,26 millions d'euros par an, ce qui correspond au salaire de 300 smicards.

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