Vendredi 14 mai, dans la matinée, 1500 à 5000 travailleurs de l'agro-alimentaire, selon les estimations, ont manifesté dans les rues d'Arles, à l'appel de la CGT, de FO et de la CGC contre la fermeture de l'usine de riz Lustucru et de l'usine Nestlé de Saint-Menet à Marseille. En tête de cortège se trouvaient les employés de Lustucru et de Nestlé suivis des salariés de Yoplait, de Perrier, des caves coopératives, de la boulangerie, mais aussi des chômeurs, des enseignants, des travailleurs d'Atofina...

La veille les salariés de Lustucru s'étaient rendus à Marseille pour soutenir les travailleurs de Nestlé.

Ils savent que leurs usines font partie de grands groupes de l'agro-alimentaire.

Pour Lustucru, c'est le groupe Panzani, avec derrière lui BNP Paribas, qui n'a de cesse d'augmenter ses profits et qui cherche tous les prétextes pour fermer cette usine de 146 salariés en la présentant comme pas assez rentable. Pour expliquer la fermeture, la direction a d'abord parlé de production inadaptée au goût des consommateurs, puis de travaux de réhabilitation de l'usine trop coûteux à la suite des inondations dans la région d'Arles. Pour finir, elle a argué d'une étude géologique dont les résultats vont exactement dans le sens de ses projets. Ce qui se comprend d'autant mieux que la note du directeur envoyée à son expert pour définir les buts de cette mission de sondage précisait: "l'objectif étant de sonder les sols du bâtiment de stockage et d'en démontrer la vulnérabilité en cas de réhabilitation".

Quant à Nestlé, premier groupe agro-alimentaire mondial, la direction pour l'instant n'a rien annoncé officiellement pour l'usine de Saint-Menet. Mais elle s'est réunie secrètement avec l'encadrement et elle a entrepris de déménager des stocks en catimini.

Les manifestants ont tout au long du parcours crié bien fort qu'ils n'entendaient pas être jetés à la rue: "Le riz est ici, nos emplois aussi!", "Tous ensemble, tous ensemble, Lustucru doit vivre et Nestlé aussi".

Des élus, dont Schiaveti le maire PCF d'Arles et Vauzelle le président PS de la Région, étaient présents pour soutenir les salariés, mais ce dernier proposait pour solution, au lieu de faire payer le patron, l'intervention de la Région pour participer à la réhabilitation de l'usine de riz.

Après la manifestation, les employés de Lustucru ont invité les participants qui se sont retrouvés nombreux dans l'usine, devant des grillades, pour montrer leur solidarité, et dire qu'ils ne sont pas décidés à se laisser faire.