Nouvelles Galeries de Montargis (Loiret) : Grève et manifestation13/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nouvelles Galeries de Montargis (Loiret) : Grève et manifestation

Les employées des Nouvelles Galeries de Montargis étaient en grève le vendredi 7 mai. Le magasin est resté fermé le matin et elles ont toutes manifesté dans les rues de la ville pour dire leur colère et leur opposition à la fermeture.

Le magasin fait partie de la liste des cinq que le groupe Galeries Lafayette veut fermer. À Montargis, 48 personnes travaillent dans le magasin, 40 employées par les Nouvelles Galeries et 8 démonstratrices, qui travaillent pour les marques. Ces dernières savent qu'elles vont être licenciées. Quant aux employées des Nouvelles Galeries, elles ne croient pas beaucoup à la possibilité d'une reprise. Certaines ont plus de 30 ans d'ancienneté, d'autres sont très jeunes.

Les rumeurs de fermeture circulaient depuis un moment mais quand la nouvelle a été confirmée, "ça nous a toutes mis une claque" ont dit les employées. Dans une petite ville comme Montargis, près de 50 emplois qui disparaissent c'est un coup dur. Le magasin existe depuis plus de 40 ans; des générations d'employés y ont travaillé. Il y a quatre ans, il employait encore 75personnes et aujourd'hui il n'y en a plus que 48, dont l'avenir est très incertain. Un des trois directeurs qui se sont succédé ces quatre dernières années a tenté d'attirer la clientèle fortunée. Il a organisé une soirée VIP (Very Important Person) de 19h à 22h. Au départ, il comptait faire appel à des volontaires. Mais comme aucune vendeuse ne l'était, la soirée "VIP" est devenue obligatoire. Fut convié tout le gratin de Montargis, et le maire, UMP. Le but était de tenter de faire dépenser cette clientèle et de la fidéliser. Les employées et des agents de sécurité devaient se tenir à l'entrée du magasin pour les accueillir. Il y avait une rose pour madame et un buffet garni. Mais les "VIP" se sont précipités sur le buffet et sont repartis sans pratiquement rien acheter! La soirée a coûté pas mal d'argent alors que les salaires des vendeuses ne dépassent guère le smic.

Les Galeries Lafayette resteraient propriétaires de l'immeuble (4000 m² en plein centre-ville, dans la rue la plus commerçante) et envisageraient de louer à des enseignes. Mais pour le moment, il n'y a rien en vue et les employées n'ont reçu aucune garantie. Elles savent qu'il s'agit d'une opération financière et que le groupe Galeries Lafayette fait encore les choux gras des actionnaires. Le chiffre d'affaires du groupe, 1,367 milliard d'euros, a progressé de 2,4% en un an et les ventes de 2,7%. Elles savent aussi que le groupe a beaucoup investi dans le magasin parisien du boulevard Haussmann, sa vitrine, tandis qu'elles font les frais de sa politique.

Elles savent que les prétendus "résultats déficitaires" ne signifient pas des pertes pour tout le monde et que les actionnaires retirent de confortables bénéfices de leur travail.

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