Aux patrons, les actionnaires reconnaissants13/05/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/05/une1867.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aux patrons, les actionnaires reconnaissants

La presse vient de publier les salaires des PDG des entreprises cotées en Bourse, choisies pour servir de référence à l'indice du CAC 40. Cet indice sert à évaluer l'évolution moyenne des cours de la Bourse de Paris. Il s'agit donc des entreprises les plus représentatives de l'économie française.

"Transparence" oblige, une loi votée il y a trois ans contraint à rendre public ce que ces grands patrons perçoivent en salaire fixe et en primes diverses, en avantages en nature et en jetons de présence. En tête arrive Lindsay Owen Jones, le patron de L'Oréal, qui touche plus de 500000 euros par mois; suivent Edouard Michelin (355000 euros mensuels), puis les directeurs de Carrefour et Vinci (autour de 250000euros). À ces salaires s'ajoutent les jetons de présence qu'ils perçoivent en tant qu'administrateurs dans d'autres sociétés ainsi que la distribution de stock-options, elle aussi en hausse.

L'augmentation moyenne de leur rémunération est de deux millions d'euros depuis 2002, soit une progression annuelle de 11,4% pour l'ensemble, avec des variations: deux tiers d'entre eux ont vu leur salaire augmenter de plus de 14%, beaucoup moins cependant qu'Edouard Michelin, qui a bénéficié d'une rallonge de 146%!

Cette augmentation des salaires des patrons est liée, parfois, aux "bons résultats" qu'ils ont obtenus dans leur entreprise, pour les remercier d'avoir "redressé les bénéfices". Mais pas toujours. Et puis, ce qu'ils appellent une bonne gestion, cela veut dire pour les centaines de milliers de salariés qu'ils emploient des licenciements et une exploitation aggravée. Et ce sont ces PDG qui prêchent la modération salariale aux travailleurs afin, disent-ils, de ne pas mettre l'entreprise en péril !

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