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- Lutte ouvrière n°1866
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Leur société
Le Parti Socialiste parle de «l’Europe sociale»... sans autre précision
En France, le Parti Socialiste va s'engager dans la bataille pour conquérir des sièges au Parlement européen, espérant une seconde vague rose après celle des dernières élections régionales. Cette fois encore, son plus solide argument électoral sera la politique du gouvernement de droite et l'hostilité qu'elle a suscitée dans le pays. En conséquence cela lui évite d'évoquer trop de sujets qui fâchent le patronat. Néanmoins François Hollande a tout de même décidé de se lâcher en affirmant qu'«il est urgent et nécessaire, à la poursuite de l'aventure européenne, de la rééquilibrer au profit du social» et de réclamer «des critères d'harmonisation sociale» face à une Europe décidément «trop financière». S'agit-il de promouvoir pour l'ensemble des travailleurs une législation sociale harmonisée systématiquement vers le haut? Le PS se garde d'entrer dans le détail. D'ailleurs pour devancer toute illusion (comme si le risque était grand qu'elles se développent!), Hollande précise qu'il ne saurait s'agir «d'exporter les 35 heures». De son côté Jacques Delors met en garde ses amis contre «cette obsession de l'Europe sociale (qui) va nous mettre entre les mains des anti-européens».
Parler du social est à la mode. Même la droite, voire le Front National s'y mettent. Par contre faire des promesses précises, comme par exemple exiger que les droits sociaux soient uniformisés par le haut sur la base de ce qui existe aujourd'hui dans chacun des pays, ce ne serait pas réaliste... à l'égard du patronat.
Le social, plus on en parle, moins on se propose d'en faire!