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- Lutte ouvrière n°1865
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Leur société
Après le jugement en faveur des chômeurs : Le chantage du Medef indécent et insupportable
Depuis le jugement de Marseille en faveur du droit des chômeurs, les porte-parole du patronat, à travers le Medef et la CFDT, le principal appui de ce dernier, pleurent sur les conséquences «insupportables» qu'il risquerait d'entraîner.
Si on accordait foi à leurs déclarations, ce serait rien moins que la faillite du système de l'indemnisation chômage qui serait en jeu. C'est pourquoi ils ont provoqué en urgence une réunion du bureau de l'Unedic, qui chapeaute les différentes caisses Assedic, qui elles-mêmes distribuent les allocations aux chômeurs.
Le patronat et ses supporters ont un culot sans nom. Car c'est bien parce qu'ils avaient dépassé les limites qu'un tribunal les a sanctionnés et a donné raison aux chômeurs. Et voilà qu'ils osent faire publiquement du chantage vis-à-vis de tous les salariés au chômage ou menacés par celui-ci! Car c'est bien ce qu'ils font, en annonçant une éventuelle diminution des droits à l'indemnisation chômage si les droits reconnus par la justice aux plaignants de Marseille étaient de nouveau accordés aux centaines de milliers d'autres qui en ont été privés.
D'ores et déjà plus de 300000 chômeurs ont été privés d'une partie de leur indemnisation garantie à leur entrée dans le système, et plus de 600000 devraient l'être à terme. La moindre des choses serait de rendre à tous ce qu'on leur a pris ou qu'on se prépare à leur prendre. Quant à oser vouloir revenir sur le peu qui est aujourd'hui accordé aux travailleurs licenciés, il ne peut en être question.
Rappelons quand même que le système actuel a permis au patronat, grâce aux baisses des cotisations chômage qui lui ont été octroyées, d'économiser des sommes considérables. Si le taux des cotisations patronales à l'Unedic était resté ce qu'il était avant 2002, les caisses chômage ne seraient pas dans l'état où elles se trouvent. Et puis surtout, rappelons que si, depuis plus de deux ans, des centaines de milliers de travailleurs ont été jetés à la rue, et n'ont eu que les Assedic pour survivre, c'est que les patrons, en premier lieu le grand patronat, ont multiplié les plans de licenciements en fermant de multiples entreprises, simplement pour accroître encore plus leurs bénéfices de façon scandaleuse.
Au moment où la justice elle-même vient de le rappeler à l'ordre, la surenchère du patronat est scandaleuse. C'est donc bien à celui-ci de payer pour financer l'indemnisation des chômeurs qu'il crée et multiplie.