Lors de sa première intervention télévisée en tant que ministre des Finances, Sarkozy a donné quelques indications sur ce que serait sa politique à Bercy. Entre autres, mais c'est significatif, il a annoncé 5000 suppressions de postes d'ici 2007 dans son ministère dont dépendent 100000 agents. Ces suppressions de postes seront obtenues en ne remplaçant pas un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Voilà comment le gouvernement Chirac-Raffarin lutte contre le chômage.

Sarkozy continue tout simplement la politique déjà entamée par Mer, son prédécesseur aux Finances -avec cette différence que Mer ne venait pas, à chaque instant, se vanter à la télé de ses exploits. L'argument avancé pour justifier cette mesure? La France serait le pays d'Europe où la collecte des impôts coûterait le plus cher en main-d'oeuvre: 1,4% de la masse collectée contre 1,1% en moyenne dans les autres pays européens. Il faut dire que le gouvernement Chirac-Raffarin, en diminuant les impôts et taxes de toutes sortes au profit des plus riches, n'a pas amélioré le rendement des impôts, donc la "productivité" des employés du Trésor public. Sarkozy va agir pour l'améliorer... en supprimant des postes.

Cela n'a pas empêché Sarkozy d'y aller de son petit couplet sur la société qui doit retrouver "le goût du travail" sur "les gens" qui doivent pouvoir dire "que cela sert à quelque chose de travailler". Comme si les deux millions de chômeurs avaient choisi leur situation.

Ceux qui, à Bercy, vont se retrouver à faire le travail de leurs collègues non remplacés apprécieront.