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- Lutte ouvrière n°1861
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Leur société
Lycée professionnel Jacques-Brel Choisy-le-Roi (94) : Des papiers pour Leopoldo !
Au lycée professionnel Jacques-Brel de Choisy-le-Roi, nous avons appris en novembre dernier la situation dramatique d'un élève, en CAP ébénisterie. Sa mère étant gravement malade, il a quitté le Chili il y a trois ans pour être pris en charge par sa tante vivant en France. Scolarisé au lycée, il a tenté de régulariser sa situation auprès de la Préfecture de Créteil. Il a alors reçu pour toute réponse un refus de séjour accompagné d'une "invitation à quitter le territoire", ce qui signifiait la menace d'être expulsé.
Pour une grande partie des personnels du lycée, il était intolérable de travailler comme si de rien n'était alors qu'un élève risquait, au premier contrôle de police, de se retrouver en zone de rétention et expulsé.
Un député UMP se proposant d'intervenir en coulisse, à condition -surtout- que nous ne fassions "pas de vagues", l'opinion majoritaire parmi les enseignants a été dans un premier temps de tenter cette possibilité. Mais plus de trois mois après, nous n'avions toujours pas de réponse de la Préfecture.
Nous avons alors fait circuler deux pétitions, qui ont été signées par la quasi-totalité des personnels et des élèves du lycée. Nous avons ensuite ressorti banderoles et mégaphone du mouvement du printemps dernier et, le jeudi 18 mars, nous sommes allés manifester devant la préfecture à une centaine, enseignants, ouvriers, surveillants et élèves ensemble, aux cris de "Une seule solution, régularisation!"
C'était la bonne méthode!
En moins de deux heures, la Préfecture avait lâché une "autorisation provisoire de séjour" de trois mois annulant "l'invitation à quitter le territoire" et promis de réexaminer le dossier de notre élève dans ce délai.
La mobilisation et ce premier succès ont fait remonter en flèche le moral de tout le monde. Ceci dit, nous n'attendrons pas trois mois et les vacances scolaires, pendant lesquelles nous ne pourrons plus réagir, pour exiger un titre de séjour permettant à Leopoldo de vivre en France, parmi nous, et d'y travailler, même une fois ses études finies.