Pour protester utile, il faut protester fort : VOTONS LO-LCR !11/03/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/03/une1858.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pour protester utile, il faut protester fort : VOTONS LO-LCR !

Samedi 6 mars, les chômeurs qui ont vu leurs indemnités brutalement diminuées ont manifesté leur mécontentement. Mardi 9, l'ultimatum lancé par les chercheurs scientifiques, menaçant de démissionner de leurs fonctions administratives si le gouvernement n'accordait pas les crédits et les créations de postes qu'ils réclament, devait arriver à expiration. Le même jour, la CGT appelait les retraités à manifester pour la défense de leur pouvoir d'achat. Jeudi 11, le personnel hospitalier et les salariés du bâtiment devaient faire entendre leurs revendications. Vendredi 12, ce devait être le cas des enseignants, et samedi 13 celui des intermittents du spectacle.

Les problèmes soulevés par les uns et les autres sont divers. Mais à l'origine de tous on trouve la même cause: une politique qui vise à utiliser la plus grande partie possible des fonds de l'État pour faire des cadeaux aux entreprises et à leurs actionnaires, au détriment non seulement des travailleurs, des plus pauvres, mais aussi de services publics aussi essentiels que les hôpitaux, l'enseignement ou la recherche scientifique.

Ce gouvernement, comme ses prédécesseurs, ne fait rien pour mettre un terme à ce drame social que constituent le chômage et la généralisation des emplois précaires.

Le chômage n'est pourtant pas une fatalité tombée du ciel. C'est dans les conseils d'administration d'entreprises le plus souvent florissantes, comme le montrent les bilans qu'elles publient à l'usage de leurs actionnaires, que se prennent les décisions de réductions d'effectifs, de fermetures d'usines, que l'on jette à la rue des milliers de salariés, que l'on ruine parfois des villes ou des régions entières.

Et si le gouvernement ne s'y oppose pas, ce n'est pas parce qu'il ne peut pas, c'est parce qu'il ne veut pas, parce qu'il est au service exclusif des puissances d'argent. En fait, plus que le président de la République et le Premier ministre qui ne sont que ses commis, c'est le grand patronat qui gouverne le pays. Plus que Chirac et Raffarin, c'est le baron Seillière.

Eh bien, il faut profiter des élections régionales, dont le premier tour se déroulera le 21 mars, pour sanctionner ce gouvernement, sans amnistier le Parti Socialiste qui a mené avec le gouvernement de la gauche plurielle une politique qui était elle aussi au service du patronat, même si elle était accompagnée de bonnes paroles en direction des travailleurs! Et le seul moyen d'exprimer un vote sanction clair sera de voter pour les listes présentées par Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire.

La droite comme le Parti Socialiste prétendent que l'extrême gauche n'a pas de programme. Mais eux, leur programme est de continuer la même politique que celle qu'ils ont menée et qui a été incapable de faire reculer le chômage.

Il n'y a que l'extrême gauche qui défende un programme destiné à lutter vraiment contre le chômage:

-l'interdiction des licenciements collectifs, en commençant par les entreprises qui font des profits et qui licencient quand même, sous peine de réquisition sans indemnité;

-la suppression du secret bancaire, du secret commercial, du secret industriel, de manière à ce que les travailleurs et la population en général puissent savoir d'où vient et où va l'argent;

-la suppression des impôts indirects (telle la TVA), qui frappent plus les pauvres que les riches, et une taxation plus importante, au contraire, des bénéfices des entreprises et des hauts revenus;

-l'utilisation par l'État lui-même des fonds ainsi dégagés, pour créer les milliers d'emplois utiles qui manquent si cruellement dans les hôpitaux, l'enseignement, les transports en commun, et pour construire des logements dont les loyers soient accessibles aux petits revenus.

C'est pour affirmer qu'une telle politique est indispensable qu'il faut voter le 21 mars pour les listes présentées par Lutte Ouvrière et la Ligue Communiste Révolutionnaire.

Arlette LAGUILLER

Editorial des bulletins d'entreprise du 8 mars 2004

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