A l'annonce du rachat de leur restaurant par un opérateur franchisé, les salariés du McDonald's Denfert-Rochereau s'étaient mis en grève pour avoir des garanties concernant leur emploi et leurs conditions de travail (cf. LO n° 1857).

La direction avait accepté de négocier. Mais en réalité elle cherchait à gagner du temps en espérant que la détermination des grévistes faiblirait. Elle avait placardé une affiche dans le restaurant, pour annoncer aux salariés qu'ils auraient des entretiens individuels avec les représentants de la compagnie uniquement, sans délégués syndicaux ni représentants des grévistes. D'après la direction, ces entretiens étaient censés "répondre aux interrogations" des grévistes, mais elle ne tenait aucun compte de leurs exigences.

Pas dupes et même en colère d'être ainsi lanternés, ceux-ci ont repris la grève avec plus de détermination encore, dans le week-end des 6 et 7 mars.

Finalement, lundi 8 mars, la direction a dû céder. Quand le restaurant passera sous la gestion du propriétaire franchisé, le 1eravril, les salariés conserveront leurs acquis. Puis ils seront transférés dans les restaurants de la compagnie de leur choix à partir du mois de juillet.

Les salariés, dont beaucoup faisaient grève pour la première fois, resteront sur leurs gardes tant que les promesses de la direction ne seront pas mises en oeuvre, car ils ont appris à se méfier de ses manoeuvres. Mais pour l'instant, conscients que la solidarité et la lutte paient, ils savourent leur victoire.