Qui se cache derrière le mystérieux groupe "AZF", qui menace de faire exploser des bombes sur le passage des trains, exige une rançon de plusieurs millions, et a correspondu avec la police par le biais de petites annonces codées dignes de films de série B? Pas plus que les enquêteurs, nous ne savons s'il s'agit d'un simple canular, d'une authentique menace, ou de tout autre chose.

En revanche, nous savons de source sûre que, dans un passé récent, un autre groupe portant le même sigle s'est rendu coupable d'un des attentats les plus meurtriers jamais commis en France.

En septembre 2001, les produits chimiques accumulés au fil du temps dans les faubourgs d'une grande agglomération française déclenchèrent une explosion d'une violence inouïe. Le bilan fut effrayant: 33 personnes y perdirent la vie, 2500 furent blessées, et 27000 logements détruits.

Là, pas besoin d'enquêtes, de filatures et de petites annonces codées pour identifier qui se dissimulait derrière le sigle AZF. Il s'agissait d'un trust pétrolier de premier plan, ayant pignon sur rue, nommé TotalFinaElf, et dont le PDG comme les actionnaires étaient parfaitement connus des pouvoirs publics.

Il s'agissait d'ailleurs de dangereux récidivistes, puisque ce trust s'était déjà signalé par plusieurs actions de grande ampleur, comme l'accident de la raffinerie de la Mède en 1992, qui avait tué six salariés, ou la marée noire de l'Erika, en 1999.

Alors, on ne sait pas si la police parviendra à mettre la main sur le petit groupe AZF qui mène actuellement un chantage à la bombe. Mais les dirigeants de celui qui a ravagé des centaines de kilomètres de côtes bretonnes et qui a ruiné la vie de milliers de Toulousains, eux, courent toujours, riches à millions, libres comme l'air, et certains de le rester.