Lors de la cérémonie de remise des "oscars du cinéma français", Aillagon, le ministre dit de la Culture, n'avait pas été à la fête. La bronca en direct contre le gouvernement a été si peu appréciée par lui-même et les dirigeants de la chaîne, qu'il s'en est fallu de peu la semaine suivante que la retransmission de la remise des "césars de la chanson" soit réalisée avec un léger différé pour permettre à la télévision de faire face à toute situation du même genre. Finalement, l'émission s'est faite en direct, un accord ayant été obtenu avec les intermittents leur permettant de pouvoir s'exprimer lors de la soirée.

Huit mois après le début de leur mobilisation contre la diminution de leurs droits à l'indemnisation en cas de chômage, les intermittents du spectacle jouent, à juste titre, les trouble-fête. Ils continuent à utiliser le moyen qu'ils ont pour se faire entendre: entraver la marche normale de la production qu'ils assurent, que ce soit comme artistes ou comme techniciens. Au point qu'y compris parmi les amis du gouvernement, certains sont inquiets et se sont plus ou moins désolidarisés de la politique gouvernementale envers les intermittents, tels, et ce n'est pas un hasard, les maires d'Avignon et de Versailles. Puisque les intermittents ne désarment pas, ces gens-là sont intéressés au règlement du problème afin que les festivités estivales qu'ils organisent puissent avoir lieu cette année, et dans des conditions correctes.

Tout cela contribue à obliger le gouvernement à déclarer vouloir étudier les contre-propositions que les intermittents viennent de mettre au point. Pour l'instant ce ne sont que des mots, et on sait ce qu'ils peuvent valoir dans la bouche de ces ministres, surtout à trois semaines des élections. Mais il y a quand même de quoi conforter les intermittents dans leur détermination à obtenir satisfaction.