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Dans les entreprises
Faurecia : Le patron condamné à payer de nouvelles indemnités de licenciements
Faurecia (ex-Bertrand Faure Equipements), l'un des tout premiers équipementiers européens, filiale du groupe PSA Peugeot-Citroën, qui fabrique notamment des sièges pour les grands trusts de l'automobile, vient d'être condamné par la cour d'appel de Reims à verser de nouvelles indemnités de licenciement aux salariés de l'usine de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube, suite à la fermeture de l'entreprise en mai 2000.
Un salarié licencié s'est vu allouer "une indemnité de 35466 euros à titre de dommages et intérêts, pour licenciement sans cause réelle et sérieuse" et "12195 euros à titre d'indemnité de reclassement"; les 186 autres salariés de l'usine ont bénéficié de mesures identiques. Au total, selon l'avocat des salariés, "ce sont près de 600 ans de salaires que Faurecia a déjà et devra verser aux licenciés". Un patron condamné? Le cas est suffisamment rare pour que cela vaille d'être noté!
Il est vrai que Faurecia n'a pas été condamné sur le fond, alors qu'en mai 2000, pour faire plus de profits, la direction de l'entreprise avait tout simplement fermé l'usine de coupe-coutures pour sièges automobiles de Nogent-sur-Seine et délocalisé la production au Portugal, en Turquie et dans les pays de l'Est. Elle vient d'être condamnée en appel à payer des indemnités supplémentaires aux salariés, mais pas pour avoir jeté à la rue près de 200 salariés, dont 70% n'ont toujours pas retrouvé de travail trois ans après. Cela, la justice n'y trouve rien à redire. Les salariés licenciés ont été déboutés de leur demande d'annulation du plan social et ne seront pas réintégrés. L'équipementier automobile n'a été condamné que sur la forme, n'ayant pas suffisamment motivé la nature des licenciements économiques!
Quoi qu'il en soit, cette condamnation du patron a été accueillie avec satisfaction par les anciens salariés de Nogent-sur-Seine. Même sentiment dans l'usine de Brière-les-Scellés, près d'Etampes, dans le sud de l'Essonne, où travaillent encore près de 1700 salariés. Cette usine a également subi 185 suppressions de postes l'an dernier, et bien des ouvriers ressentent ce jugement comme une victoire, pensant à juste titre que "c'est toujours ça que le patron n'aura pas!".
Mais, pour un patron condamné (et encore faut-il maintenant qu'il exécute le jugement), combien d'autres décident des plans sociaux en toute impunité, sans qu'ils soient le moins du monde inquiétés par la justice ou par le gouvernement?
La nécessité, c'est bien d'interdire aux patrons de licencier!