- Accueil
- Lutte ouvrière n°1857
- Encore plus de milliardaires dans le monde : Prendre l'argent où il se trouve
Leur société
Encore plus de milliardaires dans le monde : Prendre l'argent où il se trouve
Comme chaque année, le magazine américain Forbes publie la liste des plus grosses fortunes mondiales. Il y aurait donc 587 milliardaires en dollars dans le monde entier, 64 de plus que l'an dernier. Dans le même temps, leur fortune totale a augmenté de 40%, passant de 1400 milliards début 2003 à 1900 milliards de dollars; elle n'était "que" de 500 milliards de dollars il y a quelques années.
Dans ce classement, Bill Gates (Microsoft) figure toujours en tête pour la dixième année consécutive avec 46,6 milliards de dollars. Parmi les dix premiers se trouvent le prince saoudien Al Whaleed et chacun des six membres d'une même famille américaine, les Walton, qui possèdent des supermarchés. En Europe, Berlusconi se place au 30e rang mondial avec 10 milliards de dollars -ce qui montre qu'être à la tête d'un gouvernement qui impose l'austérité aux Italiens ne veut pas dire se serrer soi-même la ceinture.
Les milliardaires français continuent eux aussi à s'enrichir. Paris en compterait une dizaine. Dans le quarté gagnant, aucune surprise, on retrouve les noms habituels. Liliane Bettencourt (L'Oréal) reste en tête des plus grosses fortunes françaises. Classée à la onzième place mondiale, elle en gagne une par rapport à l'an passé, sa fortune s'étant accrue de près de 25%, passant à 18,8 milliards de dollars. Viennent ensuite Bernard Arnault (12,2 milliards de dollars), patron de l'industrie de luxe LVMH, suivi par l'avionneur Serge Dassault et sa famille (6,4 milliards) et enfin François Pinault (4,7 milliards) -le Pinault du Printemps-La Redoute-la FNAC, l'ami de Chirac pour qui l'État français va payer 585 millions de dollars, avec l'argent du contribuable, afin de lui éviter un procès dans les magouilles de l'affaire Executive Life. Leurs quatre fortunes, mises bout à bout, donnent la somme de 42,1 milliards de dollars, soit environ 33 milliards d'euros.
Chaque fois qu'il y a un soi-disant déficit à combler, les différents gouvernements, passés et présents, ont imposé des sacrifices aux travailleurs, au nom de la "solidarité nationale". On a allongé la durée de cotisation nécessaire pour percevoir une retraite à taux plein, en même temps que le montant diminuait, dans le privé d'abord, le public ensuite; pour aider les vieux, chaque travailleur devra donner une journée de travail gratuite par an; on supprime des emplois dans les services publics, qui se dégradent. Mais jamais il n'est question de faire appel à la "solidarité" des plus aisés. Pourtant, par exemple, il suffirait que quatre individus versent entre un quart et un tiers de leur immense fortune pour combler le fameux "trou de la Sécu", de dix milliards d'euros, dont on nous rebat les oreilles. Et beaucoup moins que cela pour rétablir leurs allocations aux 180000 chômeurs qui sont tombés dans l'ASS depuis le 1er janvier...