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- Lutte ouvrière n°1856
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Leur société
Le gouvernement débloque des crédits pour la recherche : Encore un effort, Monsieur le ministre !
Après avoir opposé une fin de non-recevoir aux chercheurs qui réclamaient plus de crédits, Raffarin a finalement annoncé qu'il allait débloquer près de 300 millions d'euros en faveur du ministère de la Recherche, dont plus de la moitié doit aller au CNRS.
Geste de veille d'élection, sans doute, et de toute façon bien limité, puisque cette somme correspond en fait à des crédits déjà existants mais gelés depuis fin 2002! Et c'est bien loin de ce qui serait nécessaire à la recherche publique. A titre de comparaison, les "aides à la recherche privée" prévues dans le budget 2004 se montent à 1,1 milliard d'euros et les crédits d'impôt pour les entreprises "innovantes" à 440 millions (pris sur le budget total de la recherche, de 8,9 milliards d'euros). Mais même cela n'aurait pas eu lieu sans la mobilisation des chercheurs, qui se poursuit depuis des semaines.
Le 28 janvier encore, ils avaient été des milliers à manifester dans différentes villes pour dénoncer la dégradation de la recherche publique: faute de moyens, les laboratoires, qui sont dans un état lamentable et qui manquent de personnel, ne peuvent fonctionner normalement. La pétition lancée par le collectif "Sauvons la recherche" a déjà recueilli plus de 50000 signatures. Les directeurs de laboratoire ont menacé de démissionner collectivement de leur fonction le 9 mars prochain si rien ne bougeait.
Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales, déplore que les "intellectuels français signent des pétitions mais ne reçoivent pas de prix Nobel"! Outre la fausseté et l'imbécillité de cette affirmation qui laisse entendre que le but principal de la recherche devrait être de gagner la gloire et de recevoir une récompense, "signer une pétition" s'est en l'occurrence avéré plus efficace pour améliorer la recherche et la faire avancer, que subir les attaques budgétaires en faisant le dos rond.