La remise des césars : Medefland26/02/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/02/une1856.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

La remise des césars : Medefland

Le protocole de la cérémonie des césars, au cours de laquelle sont attribuées les récompenses pour le cinéma français, a été quelque peu troublé par la solidarité de la profession avec les intermittents. Ceux-ci manifestaient à l'extérieur de la salle, mais c'est aussi de l'intérieur qu'est venue la contestation. De nombreux comédiens et professionnels du cinéma portaient un autocollant en faveur des intermittents. Et le bouquet fut le discours de la comédienne et réalisatrice Agnès Jaoui qui, s'adressant au ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, présent dans la salle, a eu ces mots: "Je me demande si je ne me suis pas trompée d'interlocuteur et si je n'aurais pas dû m'adresser directement au patron du Medef". La salle l'a ensuite applaudie, debout, et le ministre a dû ronger son frein pendant le reste de la soirée...

Par la suite Aillagon a tenté de se défendre, affirmant avoir entendu "un chapelet de contre-vérités" et déclarant que sans son action le régime des intermittents aurait tout simplement disparu. Il n'empêche que le ministre a bel et bien entériné l'accord du Medef avec quelques syndicats minoritaires pour réduire les droits aux allocations chômage des intermittents.

Agnès Jaoui a parfaitement raison de dire que le véritable interlocuteur est le Medef, dont le ministre de la Culture Aillagon n'a été en l'occurrence que l'homme de paille.

Mais ce qui est vrai dans le domaine des professions du spectacle, et dans bien d'autres domaines culturels (archéologie, recherche, etc.) l'est tout autant, et avec les mêmes conséquences, pour l'ensemble des travailleurs et des chômeurs.

Que ce soit pour la Sécurité sociale, les services publics qui se dégradent, l'indemnisation des chômeurs, les retraites, la durée du travail, les salaires, etc., les patrons et le Medef imposent leur loi. Et le gouvernement n'est là que pour lui obéir et pour... le spectacle.

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