Les rues de la petite ville de Sully-sur-Loire sont animées ces jours-ci par les travailleurs de Saint-Gobain. Aux cris de «Saint-Gobain en grève!», «Des RTT sans sous ça ne vaut pas le coup!», «Saint-Gobain, radin, on veut des sous pour nos p'tits bouts», notamment, ils ont parcouru la ville et bloqué le pont.

Depuis plus d'une semaine, la quasi-totalité des 460 salariés de l'usine sont en grève pour les salaires. Dans cette usine qui produit des vitrages spéciaux pour l'aéronautique, les TGV, ainsi que pour l'armée, les salaires ne dépassent guère le Smic.

La prime d'intéressement a baissé de 35% cette année. Les comptes n'y sont pas. La direction propose 27 euros, une somme bien insuffisante, alors que depuis des années, les salaires stagnent et le pouvoir d'achat ne fait que baisser. FO réclame 75 euros, alors que la CFDT réclame 110 euros, qui ne feront que compenser les retards d'inflation des années précédentes.

La presse s'est fait l'écho des bons résultats financiers du groupe Saint-Gobain, qui affiche des bénéfices de plus d'un milliard d'euros. Alors les travailleurs tiennent bon, décidés à obtenir leur dû.