Saos Dodin, entreprise qui a participé au chantier du tunnel sous la Manche, a décroché le marché du métro toulousain et s'est installée dans la région le temps du contrat. Elle élabore des pièces en béton pour les parois des tunnels (voussoirs) et employait quinze personnes sur le site, dont huit intérimaires.

Pour le déplacement des voussoirs une fois moulés, la direction a fait installer sur le site un pont équipé d'une cabine, d'où pilotait un opérateur. La nuit du 14 au 15 janvier 2004, ce pont s'est effondré. Le vent aurait paraît-il soufflé trop fort!

Si ce montage d'acier de plusieurs tonnes était tombé pendant son utilisation, on imagine facilement les dégâts, car la cabine du conducteur s'est retrouvée complètement écrasée sous le pont effondré. L'opérateur aurait eu peu de chances de s'en sortir, sans compter les ouvriers qui pouvaient être amenés à circuler autour.

Cet accident s'était pourtant déjà produit sur un autre chantier de cette société.

Saos Dodin prévoyait un chantier de deux ans environ, le temps de l'installation des voussoirs, qui devait arriver à son terme normalement au mois de mars 2004. Après cet accident, les intérimaires se sont vus remerciés et les embauchés mutés sur d'autres chantiers.

Voilà comment des sociétés, qui ont pourtant largement les moyens, ont mis en péril la vie des ouvriers, comme d'habitude, pour mieux rentabiliser leurs installations.