Selon un rapport du Conseil de l'emploi des revenus et de la cohésion sociale, le CERC, diffusé le mardi 17 Février, un million d'enfants, soit un enfant sur dix, vivent sous le seuil de pauvreté. Celui-ci est évalué en France à 650 euros par mois environ ou 1170euros pour un couple avec un enfant. Mais, selon le journal Le Figaro, si l'on retenait le critère européen du seuil de pauvreté, ils seraient deux millions.

Le CERC fait le constat, somme toute assez évident, que le chômage dont sont victimes les familles de ces enfants explique cette pauvreté. Les conséquences pointées sont aussi faciles à imaginer. Ces enfants ont plus de problèmes de santé. Ils ont en moyenne, par exemple, deux fois plus de caries que les autres, mais aussi souvent des problèmes de santé bien plus graves, tels des tuberculoses ou des intoxications au plomb; 85000 enfants sont touchés par cette dernière affection car ils vivent dans des logements insalubres.

La pauvreté handicape aussi leur scolarité, et donc leur avenir. Le CERC constate qu'en classe de 6e «45% des enfants pauvres sont en retard contre 24% pour les autres (classe moyenne) et seulement 12% pour ceux issus des milieux favorisés.»

Lorsqu'un patron licencie, ce sont les conditions de vie de toute une famille qui se dégradent et pas seulement celles de la personne licenciée. Et au lieu d'atténuer les inégalités, la politique des gouvernements les accentue, lorsqu'ils suppriment des milliers de postes dans les secteurs de la santé, de la santé scolaire en particulier -les médecins scolaires sont en nombre notoirement insuffisants- ou dans le secteur de l'éducation en général. Le CERC insiste à juste titre sur le fait que «les familles pauvres n'ont pas la possiblité de recourir à des modes de garde payants» ce qui contraint bien des femmes, en particulier, à refuser des emplois. Le nombre de places dans les crèches est toujours insuffisant alors qu'il faudrait au contraire les développer partout, et prévoir même d'autres modes de garde, gratuits, adaptés pour toutes les femmes qui travaillent en équipe et qui n'ont aucune autre solution pour leurs enfants.

En attendant, un million de jeunes, dès leur enfance, font connaissance avec la pauvreté, et avec le mépris dans lequel les tient la société des riches.