La nouvelle majorité à la Mairie de Paris remet en cause la délégation du service de l'eau aux deux grands groupes qui la distribuent sur la ville. Une filiale de Veolia environnement (ex-Vivendi) et une de la Lyonnaise avaient en effet à charge la distribution de l'eau depuis 1984, le contrat ne devant prendre fin qu'en 2009. Depuis ce temps-là, bien des malversations dans la gestion de ces groupes ont été dénoncées, et elles expliquent au moins en partie la hausse spectaculaire du prix de l'eau. En versant, avec parfois sept ans de retard, les redevances qu'ils devaient à la Mairie de Paris ou en provisionnant des sommes pour des travaux qui n'étaient pas effectués, ces deux groupes se sont bien servis. Le marché de l'eau a fait déborder leurs profits.

A l'issue d'une année d'âpres négociations, il a été obtenu que les deux sociétés investissent 163 millions d'euros dans l'entretien des réseaux, sans répercuter le coût de ces travaux sur les usagers . Cette somme correspond à l'ensemble des provisions faites depuis 1984 sans être utilisées et à une partie de l'argent qu'elles ont indûment perçu en ne payant pas les redevances.

Tant mieux si une partie des fonds est récupérée. Mais combien les placements faits avec ces provisions leur ont-ils rapporté durant toutes ces années?

Dans toutes les communes, le prix de l'eau a augmenté démesurément depuis que la production et la distribution d'eau potable ou l'assainissement ont été confiés à des sociétés privées.

Les exigences sanitaires, l'augmentation de la pollution à la source ou la nécessité de traiter les eaux usées qui ont nécessité des travaux coûteux expliquent peut-être en partie ces hausses. Mais il faut y ajouter, surtout, la part du profit du capitaliste.