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Leur société
Medef : Seillière content de Chirac et Raffarin
Mardi 20 janvier, le Medef tenait son assemblée générale à Lille. Le quotidien Les Échos publiait le même jour un entretien avec son président, le baron Seillière, dans lequel celui-ci a exprimé sa satisfaction des différentes mesures gouvernementales: un plus grand contrôle des chômeurs, le service minimum dans les transports publics, les contrats de mission, la suppression de la taxe professionnelle, les menaces contre la Sécurité sociale, etc.
Il s'est réjoui de l'attaque annoncée contre la Sécurité sociale, mais il attend de voir pour dire ce que sera, à l'avenir, la participation patronale au système de santé. Il admet du bout des lèvres que les entreprises ont une part de responsabilité dans les accidents du travail, mais n'en dit pas plus.
Il applaudit l'attaque menée au printemps dernier contre les retraites, et la signature par tous les syndicats de l'accord sur la formation professionnelle. "Nous voyons bien, nous, l'évolution des syndicats, dit-il. Au-delà du jeu des apparences, leur compréhension de la situation économique et sociale de notre pays est réelle. Tous, sans exception, sont conscients des raideurs de la société française, des risques de ne pas s'engager dans les réformes." Le patron des patrons compte donc sur un des dirigeants syndicaux pour pouvoir remettre en cause ce que les salariés avaient obtenu dans le passé au prix, souvent, de luttes difficiles.
À l'entendre, tout le droit social devrait passer à la trappe. Il se félicite de la refonte proposée par de Virville et des "CDD de mission". Il veut des contrats "sur mesure" pour le patronat privé. Quant au droit social, il ne devrait pas dépasser les généralités figurant dans la réglementation européenne, basée sur le principe du "plus petit dénominateur commun". Et il souhaite "un maximum de 48 heures de travail par semaine, de 11 heures par jour, 36 heures de repos hebdomadaire continu, 4 semaines de congés payés", ce qui signerait la fin des week-ends chômés et celle des congés payés sous leur forme actuelle!
Il est satisfait du renforcement du contrôle sur les chômeurs, qui ne doivent pas "s'installer dans l'indemnisation". Mais encore faudrait-il que le patronat, lui, ne s'installe pas dans les licenciements à la chaîne. Les exigences des employeurs qu'il évoque, et qui réclament de nouveaux assouplissements en matière de licenciements, ne vont pas dans le sens de permettre aux chômeurs de retrouver un emploi, bien au contraire.
Quant à la réforme de la taxe professionnelle, il répond au journaliste qui lui demande par quoi la remplacer: par rien. Il revendique la disparition pure et simple d'un impôt qui alimente les budgets des municipalités. Après avoir dit toute sa satisfaction de l'actuel gouvernement, il salue le gouvernement de la gauche plurielle qui a entamé la liquidation de la taxe professionnelle en supprimant la part payée par les patrons sur les salaires.
Qui a dit que le grand patronat ne trouvait plus de personnel?