Les conclusions d'un rapport d'audit données en ce début d'année 2004 sur la marche de l'entreprise General Motors à Strasbourg pour l'année 2002 sont assez éloquentes.

Le rapport donne l'évolution des chiffres depuis 2000. De 2012 salariés à l'effectif en 2000, nous sommes passés à 1824, cette diminution touchant essentiellement le personnel ouvrier qui passe de 1635 à 1483. La diminution du nombre d'ouvriers est allée en s'accentuant en 2003 avec les départs des ouvriers en Casa, ainsi que des licenciements dont certains pour des raisons de santé, la direction faisant pression pour que certains démissionnent "de leur plein gré".

Dans le même temps, il y a eu un gain de productivité de 6% et le bénéfice net était en augmentation de 13,4% uniquement par rapport à 2001.

La valeur ajoutée par heure travaillée est passée de 45 euros en 2001 à 56 euros en 2002, soit une augmentation de 24,4% Les ouvriers peuvent donc se dire chaque jour lorsqu'ils sortent de l'usine que, s'ils ont apporté au patron 11 euros de plus par heure en 2002, aujourd'hui c'est sans doute encore plus. Pas de commune mesure avec les 2% d'augmentation générale accordés en moyenne ces dernières années.

Enfin, si c'était encore à démontrer, le rapport met en évidence que, à travail égal, les femmes sont moins bien payées que les hommes. Quand un ouvrier gagne en moyenne (primes, heures supplémentaires et heures de nuit comprises) 2 164,4 euros, une femme gagne 1819,2 euros, soit 345,2 euros de moins. Et cette disparité se retrouve à tous les échelons de la hiérarchie.

Comme le dit une ouvrière qui se lève tous les matins à 4h30 pour aller prendre son poste à 6 heures à General Motors, à ce tarif-là ce n'est pas une journée RTT par mois qu'on devrait prendre mais au moins une par semaine!