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Ecoles : Rien de juste dans le redéploiement
Pour les écoles maternelles et primaires, 1 460 postes seront redéployés du secondaire au primaire, pour faire face aux 53 400 élèves supplémentaires à la rentrée 2004, ce qui ne fait qu'un poste d'instituteur pour 36 élèves. Le nombre d'instituteurs reste donc insuffisant globalement. Mais en plus, dans dix académies, 368 postes d'enseignants sont supprimés. On mesure toute l'hypocrisie des propos du ministre de l'Éducation nationale sur la lutte contre l'illettrisme, alors qu'on supprime encore les possibilités de créer des classes à effectif très réduit pour tous les jeunes enfants qui ont des difficultés à apprendre à lire et à écrire.
Pour les collèges et les lycées, le budget 2004 prévoit la suppression de 1500 emplois d'enseignants et celui de 2 400 emplois stagiaires. Cela augure mal de l'avenir, car ce sont autant d'enseignants qui ne seront pas recrutés et qui ne pourront donc pas remplacer les départs à la retraite.
La diminution du nombre d'élèves de l'ordre de 34000 élèves ne justifie pas du tout ces coupes claires. Elle ne touche d'abord que les collèges, et non les lycées, classiques et professionnels, qui voient au contraire leurs effectifs augmenter. De plus, il ne faut pas être grand clerc pour se rendre compte que cette diminution ne peut être que temporaire, alors que les suppressions de postes, elles, sont définitives. Là encore, le gouvernement colmate les brèches dans certains endroits, et en ouvre ou en agrandit ailleurs. Ainsi l'académie de Lille doit rendre 567 postes, celle de Nancy-Metz 334 postes, ce qui, pour reprendre les termes de la secrétaire adjointe de la FSU, la principale fédération syndicale de l'Éducation nationale, représente «une hémorragie historique dans les effectifs».
Dans l'académie de Bordeaux, le bilan fait par le Snes, principal syndicat du second degré, est édifiant: 156,5 postes sont menacés de suppression dans les collèges et les lycées, 138 stagiaires manqueront à la rentrée 2004, 316 options sont menacées de fermeture dans les établissements; ce qui signifie que, dans certains d'entre eux, des élèves ne pourront plus apprendre certaines langues enseignées jusqu'alors. Dans l'académie d'Amiens, une des régions où le nombre de jeunes qui sortent du système scolaire sans diplôme est le plus important, 329 postes sont supprimés, 47 postes en primaire, 250 postes de collèges ou lycée, ainsi que 32 postes administratifs et techniques.