À l'appel de la Coordination nationale des sans-papiers, rejointe par la Coordination du 93, deux cents personnes, en majorité des sans-papiers, se sont rassemblées vendredi 26 décembre place Maubert à Paris. Il s'agissait pour elles d'apporter leur soutien à Romain Binazon, porte-parole des sans-papiers, qui, depuis que ceux-ci ont occupé l'église intégriste de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, fait l'objet d'une campagne haineuse du "Bloc identitaire", un petit groupe d'extrême droite.

Quelques dizaines d'activistes d'extrême droite et de drôles de paroissiens de Saint-Nicolas-du-Chardonnet étaient rassemblés sur le trottoir d'en face, ne se gênant pas pour filmer et photographier les sans-papiers présents.

Les sans-papiers étaient soutenus par des élus de Lutte Ouvrière, du PCF, des Verts, ainsi que des militants du MRAP du 5e arrondissement et de la Ligue des Droits de l'Homme. Un élu Vert, qui avait soutenu les sans-papiers lors de l'occupation de l'église intégriste, racontait qu'il a reçu par courrier des menaces de mort.

Engagé depuis 1996 dans le combat des sans-papiers, Romain Binazon, porte-parole de la Coordination nationale, a été emprisonné à deux reprises pour son action militante et condamné récemment à une amende de 700 euros pour s'être interposé lors de l'embarquement musclé de deux immigrés congolais à bord d'un avion. C'est cette activité qui lui vaut la haine d'une extrême droite qui a fait de l'expulsion des immigrés son fonds de commerce.

Cette affaire devrait connaître une suite devant les tribunaux tant de la part des sans-papiers et de Binazon que de l'élu Vert menacé.