Groupe Peugeot Citroën : Un accord pour avoir le beurre et l’argent du beurre25/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1847.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Peugeot Citroën : Un accord pour avoir le beurre et l’argent du beurre

Le groupe automobile PSA vient de signer avec les syndicats, à l'exclusion de la CGT, soit la SIA (ex-CSL), la CFDT, FO, la CFTC et la CGC, un accord qui permet d'appliquer la «modulation des horaires» aux intérimaires. Tous les salariés seront donc soumis au «principe du décompte du temps de travail», c'est-à-dire à la sauce de la loi dite des 35 heures qui autorise les heures supplémentaires non payées, les variations d'horaires, les samedis obligatoires et le chômage partiel payé à l'avance par le salarié grâce à un système de «compteurs» des heures de travail faites.

Cet accord fait suite à la condamnation en justice de la direction de l'usine de Rennes et à une action qui est en cours vis-à-vis de celle de l'usine de Poissy dans les Yvelines. Dans les deux cas, il s'agit de savoir comment seraient payées aux intérimaires les périodes de chômage partiel. A Rennes, la justice a condamné les agences d'intérim à payer, même si, du fait de ces fermetures partielles, PSA n'avait pu profiter de leur travail: les intérimaires n'avaient pu travailler, mais elle a dû les payer!

A Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, la direction est aussi tombée sur un os. En octobre, elle imposait une semaine de chômage partiel à toute l'usine et tentait de faire signer aux intérimaires une suspension de leur contrat de travail. Ces travailleurs ont refusé. Du coup, la direction a fait une demande d'indemnisation pour ce chômage, qui lui a été refusée... en toute logique d'ailleurs. En effet, comment justifier de mettre au chômage des travailleurs qui ont des contrats de travail pour... accroissement temporaire de production? Devant ce refus et l'intervention de l'inspecteur du travail, PSA a dû payer la semaine complète à ces travailleurs.

Avec ce nouvel accord dûment signé, la direction va, en plus de la précarité, imposer les modulations d'horaires à ces travailleurs! Avec sa combine et ses syndicats aux ordres, elle espère ainsi gagner sur tous les tableaux et ne pas avoir à payer quand elle veut imposer du chômage partiel.

Il n'empêche que, coup sur coup, des travailleurs intérimaires lui ont infligé des revers et, si elle améliore son arsenal, la parade saura être trouvée.

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