L'année 2003 est bientôt terminée, et on attend toujours l'augmentation des allocations logement (les APL), dont la loi précise pourtant qu'elle est censée intervenir au 1er juillet. Chaque année, les gouvernements prennent des libertés avec cette date: ce n'est bien souvent qu'en automne que l'augmentation intervient, avec un rattrapage. Mais cette fois, malgré les promesses solennelles du ministre de Robien début novembre, les locataires attendent toujours.

Pourtant, les APL sont loin d'être un luxe pour leurs quelque six millions de bénéficiaires. Pour toutes ces familles modestes, voire pauvres, elles sont indispensables pour pouvoir payer leur loyer et ne pas se retrouver à la rue. Mais alors que les loyers flambent et que les revenus des petites gens baissent ou stagnent, le gouvernement, lui, sacrifie délibérément les pauvres pour servir les riches. Il a ainsi programmé pour 2004 une diminution de 200 millions d'euros du budget des aides au logement! D'ici à ce que, sans le dire et en toute illégalité, il ait décidé de faire passer leur augmentation annuelle à la trappe, il n'y a qu'un pas.

Apparemment, pour le gouvernement, les attaques frontales contre le monde du travail ne suffisent pas. Il lui faut en plus ajouter en douce quelques coups fourrés.