Sarkozy : Un show télévisé adroit, mais surtout à droite28/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1843.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sarkozy : Un show télévisé adroit, mais surtout à droite

De droite et de gauche, certains se sont extasiés devant la performance de Sarkozy lors de sa seconde prestation à l'émission 100 minutes pour convaincre. Il aurait envoyé Le Pen dans les cordes, et Tariq Ramadan à la révision des livres sacrés. Comme s'il ne s'agissait que d'un simple match ou d'un banal spectacle! Certes il y avait de cela, mais pas seulement.

Le ministre de l'Intérieur s'est bien évidemment vanté de son bilan sécuritaire, se flattant des chiffres d'occupation des prisons scandaleusement surpeuplées, grâce à l'activité débordante de sa police, de sa chasse sans relâche aux prostituées qui dérangent le voisinage, de sa fermeté envers les jeunes qui squattent les halls d'immeubles de leur cité. Derrière le brouillard de chiffres invérifiables, derrière un discours qui monte en épingle des exemples choquants, mais limités et marginaux, il a essayé de convaincre qu'il était sinon parfait, du moins qu'il faisait mieux que ses prédécesseurs dans son rôle de shérif.

Par contre il y a une insécurité dont il s'est bien gardé de parler, pourtant bien plus importante en nombre, bien plus grave dans ses conséquences sur la population dont Sarkozy se prétend l'avocat, c'est l'insécurité sociale. Elle se traduit par un nombre toujours plus grand de chômeurs, par la pauvreté et la misère, elles aussi grandissantes. Les responsables de cette situation sont connus, et par Sarkozy en tout premier lieu. Il y a d'abord ceux qu'il côtoie au gouvernement, Fillon par exemple, qui vient de réaliser récemment un véritable hold-up sur la retraite des salariés. Il y a Luc Ferry qui, avec ses complices, a décidé de réduire le nombre d'emplois d'encadrement dans les établissements scolaires (et tant pis si cela contribue à y accroître l'insécurité). Il y a Mattei qui prépare, à visage découvert, un mauvais coup contre la Sécurité sociale. En fait ces gens-là agissent en bande, dont on connaît les chefs, Raffarin et Chirac, et dont les donneurs d'ordre ont le visage d'un Seillière et autre Pinault, qui ne manquent pas une occasion de féliciter ce gouvernement, pour chacune des mesures contre le monde ouvrier. Hier Seillière applaudissait à la suppression d'un jour férié, et tout récemment à la création du RMA.

Il n'y a pas si longtemps, Chirac, Raffarin et d'autres ministres dénonçaient les patrons voyous, ceux qui, comme à Metal-Europe, laissaient du jour au lendemain un millier de travailleurs sur le carreau. Mais à ce titre-là, y a-t-il des patrons qui ne soient pas voyous? A commencer par exemple par ceux qui se trouvent à la tête du trust Alstom, qui se prépare à se débarrasser par milliers de ses salariés, ou encore Lagardère, fermant une usine à Romorantin. Sans même parler de l'État lui-même, qui se vante de supprimer des dizaines de milliers d'emplois au détriment du service public.

Or, la chasse à ces voyous-là n'est pas prête de commencer. Au contraire, ils sont choyés par l'avocat d'affaires Sarkozy, faux défenseur des pauvres, mais vrai protecteur des riches et par ses amis de la droite et du gouvernement

Aussi rompu qu'il soit à la pratique du show télévisé, cet homme est dangereux pour la population laborieuse.

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