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Leur société
Le RMA voté à l'Assemblée nationale : Qui sont les assistés ?
Vendredi 21 novembre, le projet de loi sur la création du RMA (Revenu Minimum d'Activité) a été voté par l'Assemblée nationale tel que Fillon, le ministre des Affaires sociales, l'avait présenté.
Les amendements proposés par Christine Boutin, députée UMP, qui trouve là l'occasion de se donner une image "sociale" à bon compte, n'ont pas été retenus. Elle proposait notamment d'assimiler le RMA à un salaire, ce qui n'est pas le cas, afin d'ouvrir les droits au chômage et à la retraite pour les allocataires. Ils ne changeaient rien au fond, qui est de fournir de la main-d'oeuvre à très bon marché au patronat et, du coup, de peser sur l'ensemble des salaires. La contestation de Boutin n'a pas été au-delà de quelques joutes verbales et Fillon est resté inébranlable et a rejeté toute modification de son projet. Reprenant la démagogie qui plaît à son électorat réactionnaire, il a affirmé traduire "l'exaspération des Français qui travaillent dur et s'estiment à peine mieux récompensés que ceux qui vivent de l'assistance". Il oublie, ce défenseur de cette "France qui travaille", que les Rmistes étaient eux-mêmes des travailleurs avant que les patrons ne les jettent à la rue.
Ce RMA permettra aux employeurs d'embaucher des travailleurs au RMI depuis deux ans, pour 20 heures de travail hebdomadaire, en contrat à durée déterminée, sur une période de 18 mois au maximum. Quand le gouvernement se flatte en disant que ces travailleurs touchent le Smic, il parle du taux horaire. Dans les faits, étant donné qu'ils travailleront à mi-temps, ils ne seront payés que 545euros par mois, soit la moitié du Smic. Pour les Rmistes, la différence sera de 183 euros par rapport à ce qu'ils touchaient avant, mais si l'on ajoute les frais de transport ou de garde d'enfants, ils risquent même d'avoir un revenu plus faible en travaillant au RMA qu'en restant au RMI!
Pour l'employeur, en revanche, c'est tout bénéfice, puisque la Région (qui va désormais gérer le RMA) lui versera les sommes correspondant au RMI. Ainsi, comme les patrons n'auront pas à payer de cotisations sociales, ce qu'ils devront débourser se résume à ces 183euros mensuels. Cela ne contribuera en rien à faire baisser le chômage, au contraire, puisque les employeurs embaucheront deux travailleurs au RMA, main-d'oeuvre quasi gratuite... quitte à supprimer un emploi salarié qui leur coûte plus cher.
Si cela n'est pas de l'assistanat envers le patronat, comment appeler ces largesses dont les patrons sont bénéficiaires?