Femmes-hommes : L’égalité professionnelle en panne05/11/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/11/une1840.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Femmes-hommes : L’égalité professionnelle en panne

Alors que le Medef et les syndicats se réunissent pour discuter, entre autres, de l'égalité professionnelle entre hommes et femmes, un rapport de la délégation des Droits de la femme à l'Assemblée nationale montre qu'on en est encore loin.

80% des 3,2 millions de femmes qui travaillent ont un salaire égal ou inférieur au SMIC, et 30% d'entre elles sont à temps partiel, souvent imposé -contre 5% des hommes. À cela s'ajoute une infériorité de salaire de 24%, en partie due au fait que les femmes sont plus nombreuses à travailler dans des secteurs tels que le textile, l'hôtellerie ou le commerce, qui offrent des emplois peu qualifiés mais surtout peu payés. Mais il n'y a pas que cela. À compétence et à diplômes équivalents, elles n'en sont pas moins victimes de discrimination dans le salaire, et leur promotion est beaucoup plus lente que celle des hommes.

Tout cela n'est pas nouveau. On peut faire à peu près le même constat à diverses époques:

-1972: première loi-cadre sur l'égalité professionnelle.

-1983: Loi Roudy, assortie d'aides aux entreprises qui signeraient un «plan d'égalité professionnelle» avec les syndicats.

-1986: on se contente se féminiser les grades et les fonctions.

-2001: Loi Génisson, qui vise à introduire l'égalité dans les négociations et oblige l'employeur à présenter chaque année un rapport sur la situation comparée des hommes et des femmes, sans pour autant le contraindre à la modifier (c'est cette même loi qui introduit aussi l'autorisation du travail de nuit des femmes).

En trente ans donc, malgré toutes les lois, l'égalité des salaires entre hommes et femmes n'a guère progressé. Tant que la situation des travailleurs des deux sexes continuera à se dégrader, ce ne sont ni les déclarations de Nicole Ameline, ministre déléguée à la Parité et à l'égalité professionnelle, sur le «coup d'accélérateur» à donner, ni les parlotes des syndicats avec le Medef qui remédieront à cette injustice.

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