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- Lutte ouvrière n°1838
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Cramif Paris 19e : Les travailleurs du ménage ont gagné
Depuis mercredi 1eroctobre, la quasi-totalité des employés du ménage de la Cramif (Caisse régionale d'assurance maladie d'Ile-de-France, Paris 19e), environ 70 salariés, étaient en grève pour que la nouvelle société sous-traitante, Opalys, maintienne l'ensemble de l'équipe sur le site et pour que la clause de mobilité (permettant de déplacer des salariés sur un autre chantier) soit supprimée.
Jusqu'à présent, les entreprises qui s'étaient succédé avaient toujours repris l'ensemble du personnel. Mais Opalys, qui avait obtenu le marché en baissant les prix, voulait se rattraper en cherchant à économiser sur les salaires par tous les moyens: ne pas reprendre une partie des ouvriers et en muter d'autres.
L'équipe de ménage de la Cramif a réagi unanimement en se mettant en grève et a tenu bon. Opalys de son côté a tenté de faire effectuer le ménage par la petite maîtrise et par des briseurs de grève amenés d'autres chantiers, ce qui a provoqué une altercation avec intervention de la police du 19e. Opalys a voulu utiliser cet incident contre les grévistes mais sa tentative a échoué.
Le lendemain, les employés de la Cramif manifestaient largement leur solidarité en signant une pétition et en venant soutenir les grévistes, lors d'un rassemblement organisé le vendredi 10 octobre à midi.
De son côté, la direction de la Cramif pressait Opalys de régler le conflit. En effet le personnel était scandalisé: alors que des dépenses de luxe se sont récemment multipliées à la Cramif (rénovation de la salle des conférences, nouveau mobilier pour les directeurs...), il est très mal perçu que nos directeurs cherchent à économiser sur le budget de l'hygiène.
Lundi 13 octobre, lors d'une longue négociation en présence de l'inspecteur du travail du 19e, le patron d'Opalys a cédé sur toutes les revendications à l'origine du conflit: tout le personnel est repris, la clause de mobilité est supprimée. De plus, les grévistes ont exigé et obtenu que des élections de délégués du personnel aient lieu sur le site, et non sur l'ensemble de l'entreprise dont le siège est à Compiègne, dans l'Oise.
Le travail a donc repris. Mais tout le monde reste méfiant. Il est convenu qu'à la première tentative pour remettre en cause des droits, le chantier se rassemble de nouveau.