Comilog - Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) : Les ouvriers se font entendre24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Comilog - Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) : Les ouvriers se font entendre

Il aura fallu que les travailleurs de la Comilog bloquent, lundi 20 octobre, le port de Boulogne, empêchent 150 à 200 camions frigos remplis de poisson de rejoindre les marchés de la région Nord et de Rungis et menacent de bloquer tout le chenal en déversant plus de 20000 tonnes de ferromanganèse, pour que finalement la direction d'Eramet, dont Comilog est la filiale, accepte de renégocier le plan social. Ainsi, les discussions devaient reprendre entre le PDG et les syndicats.

La direction avait annoncé sa décision de fermer l'usine dans un délai de trois mois. Elle mettait en péril les emplois d'un millier de salariés: directement, 351 de Comilog et, indirectement, l'emploi de centaines d'autres, salariés dans différents secteurs du port de Boulogne ou dans des entreprises sous-traitantes travaillant pour l'usine. Toute l'activité d'une ville, des centaines d'emplois, de vies de salariés, est ainsi suspendue à une décision pour laquelle la direction de Comilog a donné les prétextes les plus divers: investissements malheureux, offres qui ne correspondent plus aux attentes des clients occidentaux, coûts salariaux trop élevés... Et cela, dans une région déjà frappée de plein fouet par le chômage: celui-ci y est supérieur à 12%; 25% des demandeurs d'emplois ont moins de 25 ans; 35% sont au chômage depuis plus d'un an.

Mais les salariés de Comilog ont réussi à se faire entendre. Un des représentants CFDT de l'intersyndicale a déclaré, après que les salariés de la Comilog ont accepté de lever le barrage: "C'est un geste d'apaisement qui ne doit en aucun cas être interprété comme un fléchissement de notre part." Les employés veulent négocier de meilleures conditions de départ. Et c'est normal, car c'est grâce à leur travail que la Comilog, usine plus que centenaire, est devenue leader mondial du ferromanganèse et qu'elle a enrichi les actionnaires. Le PDG leur promettait encore récemment un taux de rentabilité de 12 à 15%! Il ne serait que justice que l'argent accumulé revienne aux travailleurs!

Et ceux-ci ont su se servir des seules armes efficaces dont la classe ouvrière dispose: sa capacité à tout bloquer puisqu'elle seule est capable de tout produire! Et ils en auront encore besoin pour empêcher la direction et les autorités de les lanterner.

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