"Service minimum" : Contre le droit de grève16/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

"Service minimum" : Contre le droit de grève

Le "service minimum dans les transports" est à nouveau à l'ordre du jour. L'offensive actuelle est menée par Christian Blanc, naguère nommé par Rocard à la tête de la RATP, puis par Balladur à la direction d'Air France et, depuis peu, député de l'UDF le parti de Bayrou.

Selon ce grand commis de l'État au service du patronat, la grève devrait être interdite aux heures d'affluence, c'est-à-dire le matin et le soir, dans les transports en commun, la moitié des liaisons ferroviaires devrait être maintenue, le droit de grève des contrôleurs aériens limité, etc. Bref, Christian Blanc part en guerre contre le droit de grève.

La grève est pourtant une arme des travailleurs contre leurs exploiteurs et leurs exactions. Depuis les débuts du capitalisme, cesser le travail est le moyen d'agir pour imposer les revendications au patronat, ou pour résister à ses décisions.

Aujourd'hui, il existe des procédures de préavis qui limitent déjà le droit de grève, en particulier dans le secteur des Transports. Mais le patronat en veut davantage, et ce n'est pas nouveau.

Blanc s'était déjà fait le promoteur de ce "service minimum" lorsqu'il dirigeait la RATP et Air France. Il récidive aujourd'hui, en compagnie d'autres. Il est vrai que Blanc est l'administrateur de Thomson et de Cap Gemini. Il reprend une proposition qui figurait parmi les promesses de Chirac.

Blanc et les gens de son espèce pérorent pour limiter les moyens de résistance et d'action des travailleurs. Mais si les bonnes âmes qui s'instituent défenseurs des droits des usagers voulaient limiter les grèves, elles n'auraient qu'à agir pour en éliminer les causes. Car quand les salariés font grève, ce n'est pas par légèreté, ou par indifférence au sort des usagers dont ils n'ignorent pas les difficultés. Moins sans doute que ces PDG qui ont, eux, les moyens de se déplacer, même les jours de grève.

Quand les salariés font grève, en prenant le risque de perdre une partie, parfois importante, d'un salaire qui est leur seul revenu, c'est qu'ils ont des raisons impérieuses de la faire.

Alors que Blanc et ses semblables interviennent pour demander aux patrons et autres PDG d'accorder ce que les salariés revendiquent! Et alors, il y aura moins de grèves. Mais autant demander du lait à un bouc.

Partager