Groupe Peugeot-Citroën Aulnay(93) - Une semaine de fermeture : Une bonne affaire pour la direction16/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1837.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Peugeot-Citroën Aulnay(93) - Une semaine de fermeture : Une bonne affaire pour la direction

La direction de l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois, dans la banlieue parisienne, vient de décider de fermer le site pour une semaine entière, fin octobre. Bien sûr, personne ne refuse de se reposer une semaine mais à la condition d'être payé intégralement.

Cela fait à peine deux mois que le travail a repris mais déjà tout le monde en a assez du toujours plus et plus vite. Nombre de postes sont surchargés, en particulier depuis que quatre-vingts postes ont été supprimés dans chaque équipe au Montage. Plusieurs samedis travaillés ont été imposés. L'usine d'Aulnay n'a jamais produit -et vendu- autant de voitures! Il est clair que le patron peut donc payer intégralement cette semaine de fermeture à tous les ouvriers. Les voitures non encore vendues sont bien là; elles seront bientôt vendues elles aussi, même si c'est un peu moins vite. Il y a donc de quoi payer!

Au niveau du groupe, avec cette course effrénée, c'est une augmentation de 55% de la production en cinq ans. Et maintenant, il y aurait trop de voitures en stock? La direction explique que ce serait dû à une baisse des ventes. Mais pour PSA, elle est vraiment très faible: moins 0,4% pour ce huitième mois de l'année. Personne n'est convaincu par ses arguments. S'il y a trop de stock, rien n'est plus simple que de travailler moins vite, et personne ne trouve normal que cette fermeture entraîne un coût pour les ouvriers alors que la direction y gagne financièrement.

En effet, le paiement de cette semaine se fait en prenant sur les "compteurs" mis en place suite à la loi dite des "35heures" avec l'annualisation du temps de travail. Ces compteurs sont alimentés par les heures supplémentaires et en particulier par les samedis travaillés qui n'ont pas été payés. Ces heures appartiennent donc aux ouvriers. La direction va économiser grâce à la fermeture du site. Elle économisera aussi sur les primes liées à la présence dans l'usine, qui ne seront pas payées.

Vis-à-vis des intérimaires, elle cherche à faire signer une suspension de leurs contrats de travail; cela reviendrait pour elle à économiser les 1636 paies correspondantes relatives à cette semaine de fermeture.

Avec ce chômage qui ne dit pas son nom, la direction fait des affaires! Et avec son scénario catastrophe, elle voudrait aussi faire pression sur les prochaines négociations salariales qui doivent décider du montant de l'augmentation générale des salaires... Elle veut faire croire que tout va mal, alors qu'elle a la bouche pleine! ! ! Mais vraiment, elle aura du mal, car tout le monde sait qu'elle est assise sur un magot accumulé depuis des années.

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