Alors qu'il y a peu, le gouvernement se vantait de vouloir faire plus pour le logement, et pour le logement social en particulier, la réalité est bien différente. Le budget 2004 annonce une baisse des crédits alloués au ministère du Logement et des Transports de 20,73 à 19,85 milliards d'euros. Si l'on tient compte de l'inflation, cela représente une baisse de près de 6%.

Les crédits consacrés au logement sont les plus durement touchés. Ainsi, l'enveloppe affectée au prêt à taux zéro, prêt sans intérêts destiné en principe à faciliter l'accession à la propriété des ménages les plus modestes, passe de 771 à 552 millions. Résultat, le nombre de bénéficiaires devrait chuter cette année de 100000 à 80000 foyers.

Les crédits affectés à la construction et à la réhabilitation de HLM ainsi que ceux destinés à l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat sont également revus à la baisse. L'un des responsables des organismes gérant les HLM, qui se plaignait de ce recul et du manque de moyens qui en résulterait pour entretenir le parc et construire de nouveaux logements, s'est vu répondre que les HLM n'avaient qu'à vendre une partie de leurs immeubles aux locataires pour dégager des fonds!

À l'heure où tout le monde constate une envolée des loyers et des prix de vente des habitations, ces orientations budgétaires apparaissent pour ce qu'elles sont: un mépris total pour les plus démunis qui rencontrent de plus en plus de difficultés pour se loger décemment.