Le 24 septembre, 27 pilotes de l'armée de l'air israélienne ont publié un communiqué dans lequel ils annoncent leur refus d'obéir à des ordres «immoraux et illégaux», de «participer à des attaques contre des centres de population civile» et de «faire du mal à des civils innocents». Parmi ces signataires, rien que des gradés: un général, deux colonels, neuf lieutenants-colonels, huit commandants et sept capitaines.

Cette affaire a aussitôt fait la Une des médias israéliens. Mais ils n'ont guère laissé s'exprimer que les adversaires des 27 pilotes. Les journaux, la télé, la radio ont été remplis de condamnations contre ces «traîtres» qui «donnaient un coup de couteau dans le dos» à l'armée. Les pilotes sont considérés comme l'élite de l'élite dans l'armée d'Israël, mais ceux-là ont été jetés du jour au lendemain du rang de héros à celui d'ennemis de la nation.

Ce refus d'obéissance vient s'ajouter à celui des 500 «refuzniks» de l'armée de terre qui n'acceptent plus de faire le «sale boulot» de la répression dans les territoires palestiniens occupés par Israël. C'est sans doute peu de chose par rapport à l'ensemble de l'armée israélienne: ces soldats qui refusent de combattre dans ce qu'ils considèrent être une «sale guerre» restent très minoritaires malgré l'apport des 27 pilotes. C'est pourtant un témoignage précieux. Leur existence aux côtés de nombreux protestataires civils atteste qu'une grande partie sans doute de la population israélienne serait prête à mener une autre politique respectant les droits des Palestiniens et visant à établir, entre les deux peuples, une coexistence basée sur le respect mutuel.