Le Medef a du mal à cacher sa satisfaction après la décision du gouvernement de transformer un jour férié en jour travaillé. Après Seillière, un autre dirigeant du Medef, Denis Gautier-Sauvagnac, interviewé par le journal Le Monde, trouve "réjouissant qu'une majorité de Français, si l'on en croit un sondage récent de l'IFOP, soient d'accord pour abandonner un jour férié (...) à la solidarité nationale".

Le terme de solidarité nationale est quelque peu abusif dans la bouche du dirigeant patronal. Le Medef, lui, n'a pas l'intention d'"abandonner" les bénéfices d'une telle journée. Il consent, une fois révisés la loi, les conventions collectives et les usages pour allonger la durée du travail, que "les entreprises peuvent admettre, en contrepartie de l'effort des salariés et d'une production supplémentaire aux mêmes coûts, de consacrer une contribution spéciale, fiscale ou sociale, à la prise en charge des personnes dépendantes." Mais il précise que cette contribution "ne peut être, évidemment, que très inférieure au 0,5% théorique que représente une journée de travail sur un peu plus de 200 dans l'année."

En clair, cela signifie que le patronat n'entend pas mettre un centime de sa poche pour contribuer à la "solidarité nationale" mais il veut faire main basse sur la majeure partie des bénéfices de cette journée.

Pour les chrétiens, la Pentecôte symbolise la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. Par la grâce de Raffarin, elle va devenir la descente du Saint-Pèze sur les patrons.