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- Lutte ouvrière n°1832
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Leur société
Des auxiliaires de vie... bien mal rémunérées
Auxiliaire de vie et travaillant auprès des personnes âgées dépendantes, je tenais à témoigner de la situation des travailleurs de ce secteur et de la façon dont nous avons vécu la période de canicule d'août dernier.
Je travaille pour une association qui s'occupe de personnes âgées ou de grands malades (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques, etc.). Nous les aidons pour leur toilette, le ménage et pour préparer leurs repas. Mais notre présence quotidienne leur apporte aussi un certain soutien psychologique... dans le temps bien court que nous pouvons passer auprès d'elles (il est prévu trois quarts d'heure pour la toilette et la préparation du repas, et une demi-heure pour la toilette seule).
Nous avons tous des contrats divers, et pour beaucoup à temps partiel. Par exemple il est possible d'avoir un contrat de seulement 130 heures par mois. Certains d'entre nous sont annualisés (996 heures par an) mais pas tous. Le salaire brut horaire s'élève à 7,78 euros. Pour 130 heures, cela fait donc un salaire mensuel brut de 1 011 euros, ce qui est nettement insuffisant pour vivre. Ce qui permet d'obtenir une paie un peu moins minable, ce sont la prime d'auxiliaire de vie (76, 22 euros) et les primes de dimanches et de jours fériés (nous travaillons un week-end sur deux).
Malgré cela, beaucoup d'entre nous sont obligés de trouver une autre activité en complément. Et l'association ne trouve pas assez de personnel car beaucoup de candidats considèrent, à juste titre, que le travail est trop mal payé.
Par ailleurs, notre planning de travail varie d'une semaine à l'autre. Il ne nous est communiqué que le mercredi ou le jeudi précédent, ce qui n'est pas vraiment pratique pour organiser son temps ou exercer une activité complémentaire pour ceux qui en ont besoin.
Cet été, comme partout en France, un certain nombre de personnes que nous aidons ont été victimes de coup de chaleur et de déshydratation. Vu notre charge de travail (nous devons rendre visite à neuf personnes par jour en moyenne), il ne nous était pas possible de passer les voir plusieurs fois. La consigne était de faire hospitaliser les gens en situation critique. Au-delà de la catastrophe humaine à laquelle cette situation de canicule a mené, nous avons aussi été pénalisés financièrement. En effet, comme un certain nombre de nos patients étaient hospitalisés, il y avait moins de travail, donc des heures en moins à effectuer et la paie d'août a été diminuée d'autant!
C'est un petit exemple de la manière dont, au-delà des beaux discours, ceux qui nous gouvernent considèrent et rémunèrent les salariés dont justement le métier est d'apporter une aide aux personnes âgées.
Une lectrice de Chartres (Eure-et-Loir)