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Dans les entreprises
Aventis Pharma : Les travailleurs manifestent contre le plan antisocial
Mardi 2 septembre se tenait à la Croix-de-Berny (92) le Comité central d'entreprise qui devait annoncer la fermeture du "livre III", ce qui donne à Aventis (fusion de Rhône-Poulenc et Hoechst) la possibilité légale de mettre en oeuvre son plan dit de restructuration.
Ce plan prévoit la suppression de 666 postes, sur les sites de Romainville (Seine-Saint-Denis), Vitry (Val-de-Marne) et de la Croix-de-Berny (Hauts-de-Seine), et la fermeture définitive du centre de recherches de Romainville. Ce centre, qui est le deuxième entrepreneur privé du département, paiera donc le tribut le plus lourd à cette vague de suppressions de postes.
Alors que le quartier le plus proche de l'usine est considéré comme zone défavorisée et reçoit d'ailleurs, à ce titre, des subventions de l'Europe.
Sur place, près de 500 personnes, venues en particulier de Romainville, ont pénétré dans le site de la Croix-de-Berny. Elles ont investi la salle du CCE et interrompu la réunion, exigeant la suppression de ce plan. Au passage, les travailleurs ont rappelé aux représentants de la direction les 2,1 milliards d'euros de profits réalisés l'année dernière (et les 603 millions déjà réalisés pour le premier semestre de cette année), sans compter les confortables augmentations de revenus (salaires, stock-options, etc.), allant jusqu'à 85%, que se sont octroyées certains dirigeants.
La direction a dû entendre les protestations de salariés très en colère. Mais elle a refusé de changer quoi que ce soit à son plan. Elle se contente, comme toujours, de tenter de justifier l'injustifiable: la suppression de centaines de postes et l'arrêt de plusieurs sujets de recherche pharmaceutique.
Tout ce qu'elle propose c'est, pour 535 salariés, d'être mutés vers un autre département de la banlieue parisienne. Quant aux 666 dont elle veut supprimer le poste, elle leur offre la "possibilité" d'être repris par des sociétés sous-traitantes, qui sont pour l'instant purement virtuelles!
Lassés d'entendre les litanies de la direction, les salariés sont allés manifester le long de la nationale 20, bloquant la circulation.
Les travailleurs se sont donc retrouvés nombreux pour apostropher la direction. Mais tout le monde est inquiet pour l'avenir.
La direction voudrait pouvoir annoncer le plus rapidement possible les suppressions de postes, et sélectionner les personnes dont elle veut se débarrasser en mettant en avant des critères professionnels, à l'appréciation de la hiérarchie. On sait ce que cela veut dire...
Nous en tout cas, nous sommes conscients d'une chose: le plan de la direction n'est qu'un bout de papier, il n'est pas gravé dans le marbre. Et la mobilisation continue.