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Leur société
Les verts, partisans de la lutte des places
Comme bien d'autres, "les Verts", le parti écologiste, ont tenu leurs "journées d'été" du 21 au 24 août.
Dans les propos et les discours, rien de vraiment nouveau car même les rivalités de personnes, les petites phrases assassines pour les uns et pour les autres, les vacheries ne sont pas nouvelles dans ce parti.
Le choc est venu, comme souvent, de Daniel Cohn-Bendit. Il avait conduit la liste des Verts aux Européennes de 1999, se faisant ainsi élire au Parlement européen. Mais là, il a annoncé que, profitant de sa double nationalité, il se présenterait sur la liste des Verts allemands car au moins eux n'hésitent pas à composer - y compris avec le centre ou la droite - pour participer à la gestion des affaires. L'une des raisons qu'il a données, c'est qu'il veut jouer un rôle politique et que la faiblesse des Verts français ne lui permet pas de jouer un tel rôle. Et il aurait dit que ce qu'il haïssait chez les Verts, c'est qu'il n'y a aucune reconnaissance pour ceux qui ont mouillé la chemise.
Pauvre Cohn-Bendit, les Verts n'ont aucune reconnaissance pour celui qui a retourné sa chemise tant de fois depuis 68!
Les Verts sont partagés, devant les élections qui viennent, entre se présenter indépendamment du Parti Socialiste ou se présenter avec lui.
S'ils se présentent indépendamment, ils risquent, étant donné les nouvelles lois électorales, de n'avoir aucun élu ni aux régionales ni aux européennes. Et aucun élu, c'est attristant pour des organisations dont c'est le but principal.
Faire un accord avec le Parti Socialiste, c'est l'assurance que ce dernier leur fasse de la place pour avoir au moins un certain nombre d'élus. Évidemment, à ce moment-là, foin d'une politique indépendante, ils devront, comme sous le gouvernement Jospin, faire ce qu'on leur dira de faire, là où on leur dira, même en renâclant en petit peu. Ils ont viré Voynet et, pour faire preuve d'indépendance, ont présenté à la Présidentielle leur propre candidat, Noël Mamère. Mais catastrophe: il manqua à Lionel Jospin moins de 200000 voix pour dépasser Le Pen, alors qu'en se présentant contre lui Noël Mamère lui en avait pris presque 1500000. Et Jospin n'a pas eu assez de voix pour passer devant Le Pen, voix qu'il aurait eues si les Verts n'avaient pas présenté de candidat et l'avaient soutenu.
Alors, maintenant, pour eux, le centre des débats c'est: est-ce qu'ils passent par le trou - petit à coup sûr - que pourrait leur offrir le PS ou est-ce qu'ils jouent les fiers, au risque de n'avoir aucun élu.
Dilemme qui a de quoi faire blêmir un Vert.