Seillière, le président du Medef et descendant des de Wendel, l'une des familles les plus riches de la bourgeoisie française (730 millions d'euros en 2001, d'après le magazine Challenge), n'apprécie pas les critiques visant les salaires des patrons, surtout celles émanant des députés.

En effet, des membres de la Commission des lois ont déclaré publiquement qu'ils jugeaient les rémunérations des PDG "scandaleuses", d'autant que "la moitié des patrons du CAC 40 s'est augmentée alors que leurs entreprises ont réalisé des pertes". S'adressant au Comité d'éthique du Medef, le président de cette commission, membre de l'UMP, s'est même permis une réflexion à la limite de la menace en ajoutant: "Si vous ne voulez pas d'une législation, il faut mettre de l'ordre".

Il n'en a pas fallu plus pour que Seillière, qui a touché 1,37 million d'euros en 2002 rien qu'en sa qualité de président de De Wendel Investissement, se sente visé et monte au créneau pour défendre ses semblables. "Les questions de rémunération sont l'affaire des actionnaires, des conseils d'administration et des directions. C'est de leur responsabilité de permettre, agir et tolérer cela dans les entreprises dont ils sont propriétaires", a-t-il répondu. Une manière de rappeler aux députés, fussent-ils de la majorité, qu'ils n'ont pas à mettre même le petit bout de leur nez dans les gros sous du patronat.

Des fois que ce déballage donne des idées aux salariés... !